C'est derniers jours, on ne parlait plus que de ça au Havre ... le maire et sa photo nue. Le successeur et proche du Premier ministre Edouard Philippe a renoncé jeudi à son poste de maire après avoir envoyé des photos de lui dénudées à au moins une femme. "Je suis abasourdi par ce genre de pratique. D'autant plus qu'il s'agit d'un personnage public, du maire d'une ville de 200.000 habitants", a réagit auprès d'Europe 1 le socialiste Matthieu Brasse, conseiller municipal.
Une photo envoyée aux élus. Tout a commencé par un courrier adressé en mai dernier, par une femme, aux élus municipaux de la majorité au Havre. À l'intérieur : une photographie de Luc Lemonnier dans le plus simple appareil, qu'elle aurait elle-même reçu sans l'avoir sollicité. Une copie a également été adressée à Edouard Philippe à l'Hôtel Matignon. L'émettrice y accuse l'édile de "comportements inappropriés envers les femmes". Celui-ci porte plainte pour "diffamation" et "diffusion de photos sans son accord".
"Je suis abasourdi par ce genre de pratique". En octobre, l'accusatrice est placée en garde à vue. Convoquée par le procureur de la République, elle écope d'un rappel à la loi pour avoir divulgué des photos personnelles. Mais dans la ville du Havre, certains avaient déjà connaissance de l'existence de ces clichés. "J'étais au courant que des photos dénudés du maire du Havre circulaient, par contre, j'ai découvert par la presse les témoignages des femmes qui auraient reçu ces photos sans leur accord et de manière insistante", raconte Matthieu Brasse.
"Pour moi, ça a été un viol". Le 19 mars, la quadragénaire a témoigné sur France Bleu Normandie : "J'avais l'impression d'être seule, pour moi, ça a été un viol", a-t-elle déclaré. Luc Lemonnier parle, lui, de séduction. "Tout s'est passé entre adultes consentants", a-t-il assuré par la voie de son avocat. Jeudi soir, il a justifié sa démission par "la nécessité de protéger [s]a famille". Dans l'entourage du Premier Ministre, la réaction est très sobre : "C'est une décision responsable", nous dit-on simplement.