Plusieurs maires du Rassemblement national, ou qui soutiennent Marine Le Pen, refusent que leur police municipale verbalise les restaurateurs et cafetiers qui rechignent à contrôler les pass sanitaires. Et ils n'hésitent pas à le faire savoir, affichant implicitement leur soutien aux "anti-pass". Certains reconnaissent chercher à capitaliser auprès de ces électeurs, moins d'un an avant la présidentielle.
David Rachline, le maire RN de Fréjus le martèle : il n'est pas opposé à la vaccination mais le pass sanitaire est, à ses yeux, une forme de vaccination obligatoire déguisée. Il est donc hors de question que sa police municipale contrôle ce sésame qui pénalise, selon lui, l'économie locale. "Ce territoire a grandement besoin de la saison touristique. On est en train de la mettre par terre avec une baisse du chiffre d'affaires de 30 à 40%, ça n'est pas acceptable", s’agace l’édile auprès d’Europe 1.
Mobiliser les opposants
D'autres maires RN ou affiliés refusent de verbaliser ceux qui rechignent à contrôler les pass sanitaires, comme Robert Ménard à Béziers ou encore Julien Sanchez à Beaucaire. Faut-il y voir un signal adressé aux anti-pass ? Le maire RN d'Hayange en Lorraine a lui-même participé à l’une des manifestations, bien conscient de la manne électorale que représentent les opposants. "J'invite les personnes opposées aux mesures liberticides à se mobiliser lors des prochaines élections. C'est aussi le message que j'essaye de faire passer auprès des opposants au pass sanitaire", fait valoir Fabien Engelmann, également au micro d’Europe 1.
Cet élu l'assure, Marine le Pen n'a pas donné de directive aux maires RN. Mais dès l'entrée en vigueur du pass sanitaire, la patronne du parti a dénoncé une décision liberticide et discriminatoire.