Chaque semaine, Europe1.fr vous propose un regard décalé sur l'actualité politique de la semaine, dans l'objectif d'un photographe de l'AFP.
Qui dit dernière semaine à l’Elysée avant les vacances, dit derniers déplacements pour Emmanuel Macron. Avant de prendre quelques jours de repos en France, le chef de l’Etat s’est rendu à l’hôpital Robert-Debré de Paris, mercredi après-midi, pour continuer d’écumer le terrain afin de "rester au contact des Français", selon sa communication. Il y a trouvé un personnel hospitalier ravi de prendre des photos avec lui, comme l’a observé Philippe Lopez, photographe à l’Agence France-Presse.
- Choisir le lieu
"Emmanuel Macron arrive vers 15h30 à l’hôpital, où c’est un peu l’évènement du jour. Côté photographes, ce déplacement est organisé en pool - les photos que je prends sont ensuite distribuées à d’autres agences que l’AFP. L’objectif est d’éviter la cohue pour prendre des images.
Après avoir rendu visite aux malades, dans leur chambre, Emmanuel Macron salue le personnel hospitalier peu avant son départ, vers 18 heures. Plusieurs personnes l’attendent et le prennent en photos dès qu’il pénètre dans le couloir menant au service des urgences pédiatriques.
Le personnel hospitalier de l'hôpital Robert-Debré avant l'arrivée d'Emmanuel Macron. Crédits : PHILIPPE LOPEZ / AFP
- Décrire une ambiance
Il y a une très bonne ambiance lors de cette scène, qui n’est pas une situation ordinaire dans un hôpital. Tout le personnel hospitalier rit autour de lui et la sécurité ne met pas trop de pression, notamment en raison du pool qui permet un cadre plus intime. La communication d’Emmanuel Macron propose d’abord une photo de groupe, et puis finalement, il se prête facilement au jeu des selfies que le personnel hospitalier lui demande. Il faut dire qu’ils sont à peu près de la même génération et qu’il a déjà pris la pose avec une partie d'entre eux au début de la visite.
- Réfléchir au cadrage
De fait, Emmanuel Macron est au centre de l’attention et de l’image dans cette scène. Il a le visage éclairé par un smartphone, cela estompe les ombres et facilite un peu ma tâche. Car sinon, le lieu n’est pas idéal pour prendre une photo : c’est un couloir plutôt sombre et les blouses blanches captent la lumière de l’espace. Petit détail que j’ai voulu saisir : le panneau "urgences pédiatriques" en haut à gauche cadre le lieu et tranche avec les sourires et les téléphones colorés du personnel hospitalier. Le contraste se voit tout de suite.
- Donner du sens à une image
Pour un photographe, ce genre de déplacements est assez balisé. On sait quels clichés on va rapporter car il y a des passages obligés et vu qu’on est au début de son mandat, les gens ne sont pas mécontents de le voir. Le risque est donc de faire des images qui se rapprocheraient trop de ce que souhaite sa communication. Pour avoir déjà couvert sa déclaration de candidature (à Bobigny en novembre, NDLR), j’ai pu voir que son image était bien contrôlée : il est conseillé par des gens qui savent comment le mettre en valeur, de manière professionnelle. Ces moments ne sont donc pas spontanés, mais il n’en est pas moins à l’aise dans cet exercice."