La ministre des Outre-mer Annick Girardin, qui continue d'échanger avec les "gilets jaunes" à La Réunion, a dû être exfiltrée par son service d'ordre lors d'une rencontre vendredi, au lendemain de l'annonce de mesures qui n'ont pas convaincu les manifestants.
Quatorzième jour de mobilisation. Au quatorzième jour de mobilisation des "gilets jaunes" sur l'île, les barrages y étaient toujours aussi nombreux, au nombre d'une vingtaine sur les principaux axes routiers selon la Direction régionale des routes. Et selon un bilan établi entre le 26 et le 29 novembre par la Chambre de commerce et de l'industrie réunionnaise (CCIR), "la perte estimée pour l'ensemble des entreprises réunionnaises sur dix jours est comprise entre 500 et 600 millions d'euros".
Rencontre tendue au Port-est. Annick Girardin s'est rendue dans l'ouest de l'île dans la matinée et a fait une première halte, non programmée, au Port-est, seul port marchand et poumon économique de La Réunion. La rencontre avec les "gilets jaunes" sur place s'est déroulée dans une ambiance tendue. S'il n'y a pas eu d'insultes à son encontre, Annick Girardin a dû traverser une foule de manifestants en colère, la huant et criant "Macron démission", avant qu'elle ne soit exfiltrée par son service d'ordre. Au départ du convoi, des personnes ont poursuivi les voitures. C'est la première fois depuis son arrivée à La Réunion mercredi qu'une rencontre avec les "gilets jaunes" est aussi houleuse. Preuve que les annonces faites mercredi et jeudi sont loin d'avoir satisfait les manifestants.
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Pour les "gilets jaunes", les mesures sociales de mercredi ont déjà été présentées dans le plan pauvreté d'Emmanuel Macron et elles ne sont pas spécifiques à La Réunion. Quant à celles annoncées jeudi soir sur l'emploi, les logements et l'économie, elles apportent peu de nouveau, hormis la création pour les entreprises d'une zone franche globale à 7% de taux d'imposition.
Trois heures d'échanges lors d'une nouvelle rencontre. Après le Port-est, la ministre a rencontré une nouvelle délégation de "gilets jaunes" à la sous-préfecture de Saint-Paul, dans l'ouest, dans des échanges parfois vifs mais toujours courtois, qui ont duré trois heures. Elle a notamment annoncé qu'elle parlerait vendredi soir "des marges et de l'octroi de mer" (taxes sur les produits importés et locaux), et proposé qu'à partir de lundi des "groupes de travail" soient créés avec des "gilets jaunes" afin que tous les prix soient étudiés. Si cette concertation ne porte pas ses fruits, "je fixerai les prix", a-t-elle déclaré.
Vendredi, l'université était toujours fermée aux étudiants, mais les écoles de 11 communes sur les 24 de l'île étaient ouvertes, comme les collèges et lycées.