Invité de Sonia Mabrouk, Maurice Gourdault-Montagne, ancien secrétaire général du Quai d'Orsay, estime que l'invasion de l'Ukraine par la Russie s'inscrit dans un plan plus large de "protection des Russes" et de "rassemblement des terres russes".
Interviewé pour la matinale d'Europe 1, Maurice Gourdault-Montagne, ancien ambassadeur, conseiller diplomatique de Jacques Chirac et ex-secrétaire général du Quai d'Orsay, analyse l'arrivée des troupes russes en Ukraine dans une perspective plus large de conquête pour Vladimir Poutine.
Une logique de conquête
Pour l'ex-ambassadeur, Vladimir Poutine souhaite d'abord "protéger les Russes" mais là n'est pas son seul projet. "Il veut rassembler les terres russes, c'est-à-dire, la Grande Russie, la Petite Russie. Il veut aussi reprendre la place de l'empereur de toutes les Russie, c'est l'imaginaire d'Yvan le Terrible", explique-t-il au micro de Sonia Mabrouk.
Selon Maurice Gourdault-Montagne, l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine s'inscrit dans une optique de conquête pour le président russe : "Il y a un autre plan aussi, qui est le plan Eurasie, la Russie a un plan global pour le monde qui est de détacher les pays anglo-saxons, l'Angleterre et les États-Unis, du reste du continent", estime-t-il.
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"Sans doute le président Poutine a été poussé dans cette idéologie en se faisant cornériser petit à petit, ça ne justifie en rien l'attaque qui est en cours", ajoute-t-il.
"Un discours d'autocrate ou de dictateur"
D'après cet ancien secrétaire général du Quai d'Orsay, le discours de Vladimir Poutine revêt les caractéristiques "d'un discours d'un autocrate ou d'un dictateur qui dit : 'Ou vous êtes avec moi, ou vous êtes contre moi'". En faisant référence au discours du 16 mars, dans lequel le maître du Kremlin a évoqué "les traîtres nationaux", Maurice Gourdault-Montagne estime qu'il s'agit "d'un discours de purification de la Russie".
"Il est dans une phase qu'on peut considérer comme folle, mais qui est le déroulement d'un raisonnement logique qui est celui du président Poutine", analyse-t-il.