Le quinquennat va se jouer cette semaine. Ce sont sept jours décisifs, cruciaux. Emmanuel Macron a accompli la moitié du chemin en relevant le formidable défi d’être élu président en étant un homme neuf au premier sens du terme. Mais la deuxième partie, c’est de s’assurer les moyens de gouverner, en parachevant la pulvérisation des partis. Le Parti socialiste, c’est fait. Entre ceux qui l’ont rejoint, ceux qui sont partis en solitaire, à l’image de Manuel Valls, le PS est désormais un cadavre agonisant sur lequel Jean-Luc Mélenchon va finir de s’acharner.
Obtenir le ralliement des élus de droite. Reste la droite. L’enjeu passe par le choix du Premier ministre et du gouvernement qui va suivre pour fracturer les Républicains. Il faut qu’une partie d’entre eux le rejoigne avant même les législatives pour atteindre son objectif : réunir une majorité de progressistes, mêlant pour moitié des citoyens venus d’En Marche! et pour moitié des élus de droite, de centre et de gauche.
Pour obtenir le mariage, il faut que la dot soit belle : pour convaincre un homme de droite d’accepter Matignon, il faut qu’il ait l’assurance de ne pas être réduit à une prise de guerre, à un traître à sa famille, il faut qu’il vienne avec d’autres. C’est là toute la difficulté : accepter Matignon quand on vient de la droite, c’est sauter dans le vide, donc il faut des assurances. Pas de débauchage, mais un ralliement qui fasse sens, pour adhérer à un projet, et non pour assouvir une ambition individuelle.
La menace d'une cohabitation. Emmanuel Macron lors de sa passation de pouvoir a donné des signes : l’ambition de rassembler, le libéralisme assumé dans son discours placé avant l’enjeu de la solidarité et le régalien, la protection des Français comme ligne directrice de son investiture. Tout cela parle à la droite. C’est à elle qu’il s’est adressé hier, cette droite qui a besoin d’être convaincue. S’il y parvient, et on va le savoir dans les heures qui viennent, la majorité absolue à l’Assemblée est à sa portée. S’il échoue, que la droite tient, il peut être contraint au mieux à la coexistence, au pire à la cohabitation.
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