Un résultat sans appel qui a surpris tout le monde. Personne n’avait imaginé une telle avance pour François Fillon au premier tour de la primaire de la droite, dimanche soir. Encore moins le président de la République. François Hollande n’avait pas non plus vu venir la défaite de Nicolas Sarkozy. Dans cette soirée électorale, le chef de l’Etat a perdu son ennemi préféré et il n’a surtout plus grand-chose à quoi se raccrocher. Explications.
Hollande ne l’avait pas vu venir. Chez les proches du président, c’est l’abattement en fin de soirée. "Regardez Fillon, glisse l’un de ses proches, il était dans les choux à la rentrée. Ça prouve que rien ne se passe jamais comme prévu". L’analyse peut paraître ironique quand on sait que le président ne prédisait pas du tout ce résultat il y a encore quelques mois. "Fillon n’a aucune chance", prophétisait-il à Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dans le fameux livre d’entretiens Un président ne devrait pas dire ça (éditions Stock).
"Il n'y en aura que deux, Juppé et Sarkozy. Fillon n'a aucune chance". François Hollande à G. Davet et F. Lhomme pic.twitter.com/YTkq1vf1h1
— Ariane Chemin (@ArianeChemin) November 20, 2016
Fillon, le plus réactionnaire pour Hollande. Dimanche soir, devant sa télévision, dans ses appartements privés de l’Elysée, le chef de l’Etat a échangé frénétiquement par SMS avec ses conseillers, ses amis. Le message est désormais clair : François Fillon est le plus libéral, le plus réactionnaire, selon François Hollande. Face à cet adversaire, il peut encore incarner la défense du modèle social.
Personne ne veut d’un remake de 2012. Mais une partie de la gauche fait déjà une toute autre lecture du scrutin, persuadée que le résultat de dimanche montre surtout une chose : personne ne veut d’un remake de 2012. Un député proche de Manuel Valls sort déjà les crocs : "Hollande n’aura pas son match retour avec Sarkozy, c’est un signe de plus qu’il faut laisser la place".