Mauvaise passe pour François Bayrou. Selon un baromètre Ifop pour Paris Match, le président du MoDem perd 20 points de popularité chez les sympathisants Les Républicains. Il ne fait guère mieux auprès de l'UDI, l'autre centre qui incarne le partenaire naturel de la droite, en perdant 19 points. Autrement dit, les votants quasi-certains de la primaire, le cœur de cible de ce scrutin, rejettent fortement le maire de Pau.
Bayrou le repoussoir. Impossible de ne pas regarder ce sondage à l'aune des débats qui ont secoué la primaire de la droite ces derniers jours. Car François Bayrou y a pris une grande place. L'allié d'Alain Juppé a en effet été pris pour cible par Nicolas Sarkozy. Cognant comme un sourd, l'ancien président a fait du maire de Pau un élément paralysant de la réforme, un repoussoir. Et cela infuse au sein de l'électorat de la primaire.
Garder le cap. Alain Juppé comme Nicolas Sarkozy vont décortiquer cette étude et en tirer les conclusions qui s'imposent. Notamment qu'il n'est pas souhaitable de changer de cap à quinze jours du premier tour. Le maire de Bordeaux doit chercher des réserves de voix au centre, voire au centre gauche, chez les déçus de François Hollande, comme il le dit lui-même. Nicolas Sarkozy, lui, est conforté : sa stratégie anti-Bayrou fonctionne et il prend six points de popularité, même si Alain Juppé garde la tête du classement.
Il n'y a plus de favori. Plus que jamais, la question du corps électoral semble décisive dans la primaire. Qui va aller se déplacer les 20 et 27 novembre ? Plus le vote approche, plus c'est flou, un peu à la manière de ce qu'Antonioni décrivait dans son chef-d'oeuvre Blow up : plus on se rapproche de la vérité, plus on zoome sur elle, plus elle est incertaine. Il n'y a plus de favori. Aujourd'hui, impossible de dire qui d'Alain Juppé ou de Nicolas Sarkozy sortira en tête le 20 novembre. D'autant qu'en politique, rien ne se passe jamais comme tout le monde l'avait prédit.