Le candidat investi de la droite serait en mesure de distancer le FN au premier et au second tour de la présidentielle. C’est ce que révèle un sondage Kantar Sofres Onepoint pour RTL/Le Figaro et LCI, publié mardi. Avec 28 à 31% des intentions de vote au premier tour, l’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy distance systématiquement Marine Le Pen (23 à 25%). Il l’emporterait au second tour face à elle avec 66% des intentions de vote, toujours selon la même enquête d’opinion.
L'électorat filloniste. En déplacement dans les îles de l'océan Indien, Marine Le Pen veut relativiser. Selon elle, François Fillon ne changera pas une ligne à son programme ; conforté par son score, le candidat de la droite croit avoir trouvé la martingale, estime-t-elle. Or, les frontistes viennent aussi d’analyser la carte électorale du scrutin et, selon eux, là où le FN est puissant, les bureaux de vote étaient déserts. "Ceux qui ont voté Fillon, ce sont d’abord des anti-Juppé, des bourgeois catholiques, ceux qui ne voteront jamais pour nous", confie un proche de la présidente, balayant de la main des inquiétudes soulevées par Marion Maréchal-Le Pen. "Fillon nous pose un problème de stratégie", avait-elle reconnue le 23 février, devant l’Association des journalistes parlementaires.
"Un éternel second". "On ne remporte pas une présidentielle sans l’électorat populaire", affirme Marine Le Pen, un électorat qui sera donc au cœur de sa stratégie pour 2017. Sous les cocotiers, son entourage se rassure aussi avec la personnalité du député de Paris : "Un éternel second", lâche un responsable frontiste. "En plus, il aura un centriste dans les pattes", renchérit un autre. "Fillon ouvre un boulevard au centre, il sera forcément occupé", prédit-il, une flûte de champagne à la main.