Alors que François Fillon s'est exprimé lundi après-midi pour sauver sa candidature à la présidentielle, le patron de la Revue des Deux Mondes, Marc Ladreit de Lacharrière, a réaffirmé que l'emploi de Penelope Fillon dans cette publication entre mai 2012 et décembre 2013 "n'a rien de fictif".
Grand-croix de la Légion d'honneur. "Je suis très choqué de lire que certains articles font un lien entre mon élévation au grade de grand-croix de la Légion d'honneur (1er janvier 2010) et l'emploi de Madame Penelope Fillon à la Revue des deux mondes (4 mai 2012)", déclare l'homme d'affaires, en réaction à un article du Monde, selon lequel les enquêteurs s'intéressent à cette décoration.
"Je rappelle que seul le président de la République peut élever à cette distinction dont je m'honore", ajoute le P.-D.G. de la société Fimalac, dont la proximité avec François Fillon est connue. Le décret présidentiel du 31 décembre 2009 qui l'élève à la dignité de grand6croix, la plus haute distinction dans l'ordre de la Légion d'honneur, indique qu'il est pris "sur le rapport du Premier ministre", à l'époque François Fillon.
"Une réflexion stratégique informelle". L'emploi de Penelope Fillon entre mai 2012 et décembre 2013 à la Revue des Deux Mondes, pour une rémunération brute d'environ 100.000 euros, est l'un des volets de l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs de l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle, en parallèle aux investigations sur ses fonctions d'assistante parlementaire.
Une perquisition a eu lieu dans les locaux de la revue et son propriétaire a été entendu par les enquêteurs, ainsi que le directeur de la revue à l'époque, Michel Crépu. L'épouse de François Fillon "a bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture", mais "à aucun moment (...), je n'ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire", déclarait Michel Crépu dans les colonnes du Canard enchaîné lorsque le journal a révélé l'affaire.
Marc Ladreit de Lacharrière avait affirmé dans Le Monde qu'il avait confié à l'épouse de François Fillon une "réflexion stratégique informelle" sur la revue.