Alain Juppé confiant mais "lucide", Nicolas Sarkozy nettement plus offensif : à moins d'un mois du premier tour de la primaire de la droite, les deux favoris se sont affrontés à distance jeudi soir, en meeting respectivement près de Toulon et à Marseille.
Alain Juppé mesuré... "Je suis parfaitement lucide. Ce sera dur, très dur", a averti Alain Juppé, le favori des sondages, devant environ un millier de personnes réunies à La Garde, dans le Var. Dans un discours de moins d'une heure, l'ancien Premier ministre n'a, comme à son habitude, pas vraiment ciblé son grand rival Nicolas Sarkozy.
Il a essentiellement décliné ses propositions pour un "Etat fort" et le "plein emploi" et a averti ses partisans de ne pas sous-estimer... François Hollande, qui "a du talent" et "sait faire campagne".
...et Nicolas Sarkozy nettement plus offensif. Le ton était nettement plus offensif salle Vallier, à Marseille, où Nicolas Sarkozy avait réuni environ 2.500 personnes. "C'est mon serment de Marseille : je ne laisserai personne vous voler la primaire", a-t-il de nouveau attaqué, promettant qu'il ne "passerai(t) pas d'accord avec François Bayrou".
Un nouvel épisode de la grande offensive du camp Sarkozy contre les alliés centristes du maire de Bordeaux. L'ancien président a de nouveau prononcé un discours très axé sur l'identité, rappelant ses propres origines "de sang mêlé" et refusant tout "accommodement raisonnable" avec l'islam, une nouvelle flèche contre Alain Juppé.
La région Paca, solide bastion de droite. Dans la journée, les deux favoris s'étaient livré à une sorte de chassé-croisé marseillais. Alain Juppé avait d'aileurs programmé son meeting dans la cité phocéenne avant de le déplacer à Toulon, son rival, qui compte beaucoup plus de soutiens en Paca, ayant choisi de s'inviter le même jour dans la capitale régionale.
Avec une majorité de parlementaires et les commandes des principales villes et de la région, Paca constitue pour la droite un solide bastion. Et donc un point de passage obligé pour ses candidats.