Emmanuel Macron, toujours en état de grâce dans les sondages, multiplie les ralliements, notamment chez les sympathisants UDI. "Vous avez, sur 20.000 adhérents UDI, 150 jeunes qui sont partis, c’est beaucoup, bien sûr. Mais on fait toujours de l’information avec ce que l’on veut", a tenu à nuancer Jean-Christophe Lagarde, patron des centristes, invité dimanche du Grand Rendez-vous d’Europe 1/iTélé/Les Echos.
Jean-Christophe Lagarde a également voulu faire taire les rumeurs selon lesquelles Jean-Louis Borloo, le fondateur de l’UDI, s’intéresserait de près au fondateur d’ "En marche !", son successeur à la mairie de Valencienne, Laurent Degallaix, ayant été vu au meeting lillois d’Emmanuel Macron. "J’ai Jean-Louis Borloo au téléphone, vous pas ! Et il se trouve qu’il ne soutient absolument pas la démarche d’Emmanuel Macron. Disons-le clairement", assure le centriste.
Un projet trop flou
"Des idées contestables". "Il y a des gens qui sont intéressés par la démarche d’Emmanuel Macron, je leur demande d'ailleurs d’observer ce qu’est cette démarche", a déclaré Jean-Christophe Lagarde. "J’ai la faiblesse d’écouter les projets avant de juger. C’est la raison pour laquelle je disais à l’automne que je trouvais des idées intéressantes chez Macron, mais aussi des idées contestables".
Toujours pas de programme. "Est-ce que pour autant quelques idées intéressantes ça fait un projet ? Non. Que dit Emmanuel Macron ? 'Je vous livrerais mon projet au mois de mars'. On a une élection présidentielle dans 3 mois, il donne le projet dans 2 mois. Il fait signer à des candidats leur engagement de partir aux législatives alors qu’il n’y a pas de projet. Je trouve ça inquiétant", relève Jean-Christophe Lagarde.
Macron face à un PS éclaté
Macron, prochaine figure de l'opposition ? "J’attends une chose de monsieur Macron, s’il devient demain le principal responsable de l’opposition, c'est que l’on puisse sortir des postures caricaturales", a néanmoins estimé Jean-Christophe Lagarde à propos de celui qui se dit "ni de gauche ni de droite", jugeant encore que l’ancien protégé de François Hollande pourrait être amené à représenter la gauche alors que le PS "n'a plus de réalité idéologique". "Est-ce que monsieur Hamon et monsieur Valls sont d’accord sur quelque chose ? Un parti qui n’a plus rien de commun sur le plan idéologique, si en plus il perd les élections – ce qui semble se dessiner - , est conduit à se séparer", juge Jean-Christophe Lagarde.
Vers la mort de la pensée marxiste ? "La seule idée nouvelle qui sort de cette affaire est celle de Benoît Hamon qui parle du revenu universel", pointe le centriste. "C’est une rupture idéologique forte avec tout ce qui a structuré la pensée de gauche depuis un peu plus d’un siècle, c’est-à-dire la pensée marxiste. Si le revenu n’est plus dépendant du travail, que devient le combat entre le travail et le capital ?", interroge-t-il.