Édouard Philippe juge "accessoire" le débat autour des crèches de Noël dans les mairies, dans une interview à paraître jeudi dans l'hebdomadaire La Vie, dans laquelle le Premier ministre doute que le "combat sur la laïcité" soit à "mener" sur ce point.
"Pour vous dire les choses crûment, je ne crois pas que le combat sur la laïcité soit à mener contre d'hypothétiques crèches dans les mairies", déclare le chef du gouvernement au magazine catholique. "Je trouve cela accessoire par rapport à la profondeur du sujet. Certains choisissent d'en faire un sujet d'affirmation, mais pour moi, ce n'est pas le vrai sujet", poursuit Édouard Philippe. Pour le Premier ministre, "est-ce qu'on est capable d'enseigner le fait religieux à l'école me semble une question plus intéressante".
Maires et associations laïques toujours devant les tribunaux. Selon la jurisprudence du Conseil d'État, qui a clarifié le droit applicable aux crèches dans les bâtiments publics en novembre 2016, l'installation d'une crèche à titre temporaire à l'initiative d'une personne publique dans un emplacement public n'est légalement possible "que lorsqu'elle présente un caractère culturel, artistique ou festif". Maires et associations laïques se querellent toujours autour de la question devant les tribunaux. Conséquence de la jurisprudence, une crèche a ainsi pu être autorisée dans l'hôtel de département de Vendée, fief du LR Bruno Retailleau, car elle est un "usage culturel local". D'autres responsables politiques, comme le patron de LR Laurent Wauquiez à l'hôtel de région Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore le maire FN Steeve Briois d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, ou le maire d'extrême droite Robert Ménard de Béziers, dans l'Hérault, ont vu leurs crèches déclarées illégales.
La PMA, débattue en 2018. Dans son interview à La Vie, Édouard Philippe explique notamment avoir été baptisé à 10 ans, à sa demande, mais qu'il "ne croi(t) pas en Dieu" aujourd'hui. Il répète également sa position personnelle sur l'ouverture aux couples lesbiens de la procréation médicalement assistée (PMA), dont l'exécutif compte débattre en 2018 dans le cadre d'états généraux de la bioéthique. "Est-ce que cela (la PMA, ndr) me pose un problème ? Non", dit-il. Quant à la gestation pour autrui, "personne n'a jamais dit qu'on voulait autoriser la GPA en France. Je constate que cette pratique existe, qu'il y a des gens qui y ont recours à l'étranger. Mais c'est interdit en France", rappelle-t-il, sans s'exprimer sur la question épineuse des enfants nés à l'étranger de mères porteuses.