Ils en ont assez les Michel Sapin, Stéphane Le Foll, Emmanuel Cosse et autres Christian Eckert. Assez de servir de punching-ball à Emmanuel Macron, et de victimes expiatoires aux difficultés naissantes de ce gouvernement.
Le grand retour du "Hollande bashing". C'est vrai que l'ancienne équipe Hollande a quand même bon dos. Le budget de l'année 2017 ? "Insincère" ! Tout juste si Michel Sapin et Christian Eckert ne sont pas qualifiés de mauvaise foi. Le compte pénibilité pour partir plus tôt à la retraite ? "Une usine à gaz" montée par le gouvernement précédent qu'il faut vite rétrécir. La baisse des aides personnalisés au logement ? La faute à Hollande qui en aurait décidé le principe mais sans jamais passer aux actes. Tout se passe comme si on assistait au grand retour du "Hollande bashing". D'où la colère de la vieille garde qui parle de "faux procès" et même, à propos de la baisse des APL, de "fumisterie totale". Il se dit même que l'ancien président, mutique pour l'instant, n'apprécierait pas vraiment de servir ainsi de cible à son ancien conseiller.
Taper sur ses prédécesseurs, une vieille technique. Finalement, le président de la République et son Premier ministre font comme tous leurs prédécesseurs. Et c'est bien là tout le problème. Que les anciens ministres de François Hollande sortent du silence qu'ils se sont imposé, soit. Après tout, ça les regarde. De toute façon, la plupart ont été battus lors des élections législatives, et certains coulent même quelques jours heureux en retraite, au bord de la mer. Ça les rend peu audibles. Mais que l'exécutif utilise les bons vieux procédés d'autrefois, c'est déjà plus surprenant. Franchement, la rengaine du "ce n'est pas moi, c'est lui" fait un peu "vieille ficelle" pour un pouvoir qui a fait du renouvellement des pratiques politiques un de ses principaux marqueurs.
Des choix qu'il faut assumer. Ça serait faux de remettre en cause le bol d'air frais apporté par l'élection de Macron. Mais simplement la multiplication de ces piques met à nue les limites de sa méthode. Cette attitude peut même se révéler dangereuse au final. Longtemps, les Français ont reproché à François Hollande de louvoyer, d'avancer masqué. Ça a d'ailleurs fini par le plomber. Là, Emmanuel Macron donne l'impression de ne pas assumer ses propres choix, aussi douloureux soient-ils. Et de rechercher des fautifs pour expliquer ses premiers cafouillages. Déjà !, aurais-je tendance à dire. Alors même que le président n'a pas atteint la barre symbolique des 100 jours à l'Elysée.