C'est la promesse numéro 56 du candidat Hollande : intégrer à la constitution la charte européenne des langues régionales. Pour cela, une réforme constitutionnelle est nécessaire. Mais, selon les informations d'Europe 1, elle n'aura jamais lieu.
Les sénateurs LR sont furieux. La raison est toute simple : l’opposition a fait savoir à l’Elysée qu’elle ne voterait pas le texte. Conséquence : François Hollande n'aura pas la majorité des 3/5, nécessaire pour voter cette réforme. Malgré ce revers annoncé, le gouvernement a tout de même l'intention de présenter ce texte devant les deux Assemblées. Il vient même d'être inscrit à l'agenda du Sénat : il sera présenté aux sénateurs à partir du 27 octobre. Gérard Larcher, le président du Sénat et Bruno Retailleau, le patron du groupe LR, sont furieux contre ce qu'ils estiment être une manœuvre politique. Et ils ont fait passer le message au gouvernement.
Un échec qui pourrait servir. Car si François Hollande va aller au bout de son idée bien qu'il connaisse le résultat par avance, c'est qu'il en a une autre derrière la tête, bien plus politique. En inscrivant cette réforme à l'ordre du jour fin octobre, soit à quelques encablures des élections régionales, le président sait qu'il peut faire marquer quelques points à ses troupes en mettant sur la table ce sujet éminemment régionaliste. Et cela lui permettra de montrer que, non seulement il tient ses promesses – est-ce de sa faute si la droite ne veut pas voter la réforme ? -, mais surtout de prouver qu'il est à l'écoute des revendications identitaires.
Trois régions qu'espèrent conserver la gauche sont particulièrement concernées : l'Aquitaine-Poitou-Limousin, avec l'occitan, le Midi-Languedoc-Roussillon avec le basque et bien sûr la Bretagne avec le breton.