Après la réforme du Code du travail, le gouvernement s’attaque à un nouveau chantier avec la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Le but : simplifier un système considéré par Édouard Philippe, dans les colonnes du Journal du Dimanche en septembre, comme "opaque, coûteux et inefficace". La ministre du Travail Muriel Pénicaud l’annonce dans un entretien au JDD : il ne s’agira pas "de se limiter à une réformette".
"L'apprentissage est trop perçu comme une orientation par l'échec". Pour Muriel Pénicaud, il s'agit de mettre l'accent sur la compétence, "meilleure protection contre le chômage". "D'après certaines études, 50% des emplois vont profondément être modifiés d'ici dix ans", ajoute-t-elle. La ministre appelle de ses vœux une transformation du mode d'apprentissage qui pâtit d'un système "trop rigide" et "trop lent". "L'apprentissage est trop perçu comme une orientation par l'échec", poursuit-elle. "Il doit être un moyen d'émancipation sociale".
En s'inspirant des pratiques des voisins européens, la ministre du Travail constate que seulement 7 % des Français sont apprentis contre 15 % en Allemagne. "En Suisse, on peut être apprenti boulanger et faire médecine ensuite, pas chez nous, faute de passerelles", regrette Muriel Pénicaud.
Rentrer en apprentissage toute l'année. Autre point de cette réforme : celui du calendrier scolaire, amené à être modifier pour que les apprentis "puissent entrer en apprentissage toute l'année". En collaboration avec le ministère de l'Éducation nationale, la ministre du Travail souhaite intégrer les cursus d'apprentissage sur la plateforme Affelnet (le dispositif d'inscription informatisé au lycée). Muriel Pénicaud veut faire sauter plusieurs verrous sur le formation et annonce que tout sera discuté avec les partenaires sociaux, les Régions et les autres acteurs de l'apprentissage.