François Fillon, plombé depuis des semaines par une affaire d’emplois présumés fictifs, était très attendu lors du débat lundi soir entre les cinq favoris de la présidentielle. Pourtant, le Sarthois est apparu discret, presque effacé, au moins pendant la première partie des échanges. "Il a été sur le fond, il a été solide sur ses appuis et il a parlé aux Français de l’essentiel, de ce qui les préoccupe au quotidien", estime de son côté le président LR du Sénat Gérard Larcher, l’un des fillonistes de la première heure, invité mardi de la matinale d’Europe 1.
Deux mois pour faire la différence. Pour le deuxième personnage de l'Etat, rien n’est encore joué à un peu plus d'un mois du premier tour, malgré des enquêtes d'opinion qui donnent, largement en tête de ce scrutin, Emmanuel Macron et Marine Le Pen au coude à coude. "Aujourd’hui nous avons 50% d’indécis, nous avons donc encore une vraie campagne à conduire. Nous sommes enfin rentré sur le fond", déclare-t-il. "Quatre semaines ce sera suffisant pour faire la différence, par la qualité du projet. Et les Français qui ont besoin de réponses concrètes verront que celui qui a la stature d’être président de la République, c’est François Fillon", assure encore l'élu.
Le temps de la confrontation. Pour Gérard Larcher, ce premier débat permet de mettre en lumière le fond des projets présentés par les différents prétendants à l'Elysée, alors même que les tourments judiciaire de son poulain l'on rendu, ces dernières semaines, inaudible sur son programme. "C’était le temps normal - on l’a tellement attendu -, de la confrontation des projets. Je rappelle qu’il est question d’élire le président de la République, pas de faire une rubrique faits-divers".
"Je veux me mobiliser pour convaincre les Français". Après avoir vu de très nombreux élus LR quitter sa campagne début mars, au point que sa candidature soit très largement remise en question par son propre camp, François Fillon, mis en examen la semaine dernière, peut toujours compter sur le soutien de Gérard Larcher. "J’ai dit très clairement à François Fillon s’il se sentait en capacité de poursuivre la campagne. Je lui ai mis un certain nombre d’interrogations. Il a répondu : ‘J’y vais Moi, je suis innocent'. Donc je suis à ses côtés. Je veux, derrière lui, me mobiliser, pour convaincre les Français", conclut le sénateur des Yvelines.