"Félicitations, j'ai compris qu'il y avait de bonnes nouvelles !" Emmanuel Macron a beau être supporter de l'OM, l'arrivée de Neymar au PSG l'a fait sourire. Jeudi, lors d'un déplacement sur une base de loisirs dans les Yvelines à la rencontre d'enfants qui ne partent pas en vacances, le chef de l'État a ainsi tiré son chapeau au président du club parisien, Nasser al-Khelaïfi, qui l'accompagnait. Si le gouvernement est plutôt sur la même ligne que le chef de l'État, et se réjouit du transfert du footballeur, la classe politique reste divisée sur la question.
- Ceux qui aiment
Pour Emmanuel Macron, la signature de Neymar au PSG est une preuve de "l'attractivité" retrouvée de la France. Et pour son ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, c'est l'occasion de renflouer un peu les caisses. "Il vaut mieux que ce joueur de football paie ses impôts en France plutôt qu'il ne les paie ailleurs", a-t-il souligné sur France Inter. Bercy a des raisons de se frotter les mains. Entre l'impôt sur le revenu et les charges sociales, Neymar pourrait rapporter près de 300 millions d'euros sur le quinquennat. De quoi redonner le sourire à Edouard Philippe, qui se plaint vendredi dans Le Parisien d'avoir trouvé une situation budgétaire pire qu'escompté à son arrivée à Matignon.
Mais les politiques n'aiment pas seulement les impôts de Neymar. Son jeu aussi fait des heureux, donnant le sourire, par exemple, au député constructif de Paris, Pierre-Yves Bournazel. "C'est un immense joueur qui va doper la Ligue 1 et permettre [au PSG] d'être compétitif en Ligue des Champions", a estimé ce supporter de la première heure sur Europe 1. Anne Hidalgo, la maire de Paris, a souhaité la bienvenue au Brésilien sur Twitter, et en VO s'il-vous-plaît.
Je souhaite la bienvenue à @neymarjr à #Paris. Fière que ce grand joueur participe à hisser le @PSG_inside au sommet ! #BemvindoNeymarJRpic.twitter.com/dlQTVOKIDu
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 4 août 2017
La députée REM Olivia Grégoire a ajouté à ce concert de louanges quelques considérations esthétiques. "Ça mêle l'utile à l'agréable. Neymar, au-delà d'être un grand footballeur, est un super bel homme", a-t-elle lancé sur CNews. "Pour les femmes, nous qui regardons le foot, c'est aussi un plaisir de le voir arriver."
- Ceux qui détestent
Le charme de Neymar opère nettement moins bien sur les élus de la France Insoumise. Adrien Quatennens, député du Nord, a avoué tout net sur BFM TV net n'être "pas vraiment fan de foot". "Mais ce type de rémunération ne me donne pas envie de m'y pencher plus avant. J'ai fait le calcul : le total de l'opération du transfert de Neymar représente 362 siècles de Smic. Et quand on ne parle que de sa rémunération annuelle, les 30 millions annoncés, il faut savoir qu'un smicard devra travailler 2.100 ans pour pouvoir gagner un an de rémunération." Des sommes qui font tourner les têtes et dire à Adrien Quatennens qu'à "un moment donné, il y a une limite".
Son collègue à l'Assemblée nationale, Alexis Corbière, ne disait pas autre chose jeudi sur LCI. "On peut avoir un point de vue moral : est-ce que c'est pas la vitrine d'un monde fou ?" Le député a jugé "cette accumulation d'argent totalement dingue". "Comme député, tous les quatre matins, on m'explique qu'il faut réduire la voilure dans les dépenses publiques, que l'argent, il n'y en a pas. Et j'observe qu'il y a des sommes folles pour le sport-argent. C'est le fric, le fric, le fric."
Moins virulent mais tout de même critique, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a souligné que le transfert de Neymar était "une opération de communication" pour le Qatar. Qui ne devrait pas, selon lui, occulter les questions qui se posent sur les activités de ce pays, notamment en matière de financement du terrorisme. "Il est essentiel que le Qatar fasse toute la transparence sur ces sujets", a-t-il conclu.
- Ceux qui s'en fichent
On avait connu Nathalie Kosciusko-Morizet plus en pointe sur l'actualité du PSG. Celle qui était devenue experte en tweets footballistiques ratés sur les performances du club parisien lorsqu'elle était candidate à la mairie de la capitale -pure coïncidence, probablement- n'a, cette fois, absolument rien dit.