Le texte porté par Agnès Buzyn a été approuvé par 138 voix contre 18, tandis que 17 députés se sont abstenus.
L'Assemblée nationale a donné mercredi son ultime feu vert au projet de loi santé qui prévoit notamment la fin du "numerus clausus" pour les étudiants en médecine, après une dernière charge de la gauche axée sur la grève des urgences.
Le texte porté par Agnès Buzyn, approuvé par 138 voix contre 18, et 17 abstentions, devra encore être soumis à un dernier vote au Sénat le 16 juillet pour être adopté définitivement par le Parlement. "Notre système de santé a besoin de cette réforme en urgence", a affirmé la ministre devant les députés, disant sa "grande satisfaction" que les deux chambres aient trouvé un accord en juin, ce qui permettra la promulgation de la loi en juillet.
500 à 600 "hôpitaux de proximité" labellisés
Traduisant une partie des mesures du plan "Ma Santé 2022" présenté en septembre par Emmanuel Macron, le texte prévoit, outre la réforme des études de santé avec la suppression du "numerus clausus" dès 2020, la labellisation de 500 à 600 "hôpitaux de proximité", une régularisation de médecins étrangers, un accès élargi aux données de santé ou encore la création d'un espace numérique de santé.
Défendant une motion de rejet, la députée insoumise Caroline Fiat a égrené un à un pendant plus de cinq minutes les "181 services d'urgence en grève" dans le pays: "urgences de Caen en grève, urgences d'Angers en grève", de Tours, Bayonne, Mantes-la-Jolie, Amboise, Saumur, Lourdes, Grenoble..."Depuis plusieurs semaines, une marée blanche se soulève dans toute la France", a affirmé cette aide-soignante de profession, dénonçant la "casse du service public hospitalier" et estimant que le projet de loi "aggravera la situation". "La démagogie n'est pas en grève", lui a rétorqué le rapporteur Thomas Mesnier (LREM), affirmant que le texte va permettre d'adapter le système de santé et que des propositions "seront faites très prochainement" sur les urgences.
Le groupe LR a voté pour
Pour les députés communistes, Alain Bruneel a pointé "le gouffre" entre le texte et la réalité du terrain, alors qu'il y a des "suicides" et des "burn-out". Les socialistes ont aussi jugé la crise des urgences "symptomatique" des besoins du système de santé qui "ne se trouvent pas" dans le texte, qualifié de "petite chirurgie presque esthétique" par Gisèle Biémouret.
S'il a jugé que le projet de loi "ne peut à lui seul répondre à la crise", Jean-Pierre Door (LR) a proposé un vote favorable de son groupe en raison notamment des avancées obtenues au Sénat en faveur des territoires. Paul Christophe (UDI et indépendants) a aussi salué "des avancées significatives" malgré quelques bémols, tandis que le groupe Libertés et Territoires s'est partagé.