Ce lundi, l'Assemblée nationale a rejeté deux motions de censure déposées par LFI et le RN. La première a recueilli 222 voix, et la seconde 89 voix. Les deux partis entendaient dénoncer la situation budgétaire du pays à six jours des élections européennes.
L'Assemblée nationale a rejeté successivement deux motions de censure déposées par LFI et le RN, qui entendaient dénoncer la situation budgétaire du pays à six jours des élections européennes . La motion LFI, soutenue par la gauche et le RN, a recueilli 222 voix, loin de la majorité absolue de 289 suffrages nécessaire pour faire tomber le gouvernement de Gabriel Attal. Celle du RN n'a rassemblé que 89 voix. L'exercice a surtout donné l'occasion aux camps politiques de s'affronter à l'approche du scrutin du 9 juin.
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Le Premier ministre Gabriel Attal a reproché à LFI et au RN "d'exécrer l'Europe" et de former "une communauté d'intérêts au service de l'instabilité" politique et économique avant les européennes et les Jeux olympiques. Auparavant, LFI a accusé le "macronisme" d'être en "faillite", en raison d'un "sabotage fiscal" favorable aux "ultrariches". "Vous n'échapperez pas à la censure populaire car le vote de dimanche commencera l'après-Macron !", a lancé le député insoumis Matthias Tavel à Gabriel Attal.
Le Rassemblement national s'en est pris pour sa part aux députés Les Républicains (LR), en reprochant à la droite de ne pas soutenir ces motions de censure et de "sauver la tête d'Emmanuel Macron". "Il faut que LR arrête de se présenter comme des opposants. Ils sont désormais des supplétifs voire pour certains de futurs alliés", a lancé Marine Le Pen devant la presse.
Protestations contre les coupes budgétaires du gouvernement
À la tribune, le chef des députés LR Olivier Marleix a balayé ce reproche. "Personne évidemment n'est dupe de la finalité de ces deux motions à quelques jours" des européennes, a-t-il lancé. "Elles font partie de ce que le général de Gaulle appelait les jeux, les poisons et les délices parlementaires".
Les groupes LFI et RN ont déposé ces motions pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement de 10 milliards d'euros par décret au mois de février, sans soumettre un projet de loi de finances rectificative au Parlement.
Ce débat à l'Assemblée a lieu au moment où la France vient de subir une dégradation de sa note souveraine par l'agence S&P, de "AA" à "AA-". À l'Assemblée, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a taxé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire "d'OSS 117 des finances publiques" : le gouvernement a "failli" et "vidé les caisses", a-t-il jugé. "La France n'a aucune difficulté à se financer. Et surtout, nous ne gouvernons pas pour les agences de notation mais pour les Français", a affirmé Gabriel Attal.