L'Assemblée nationale a voté mercredi soir en deuxième lecture la création d'une Agence française de la biodiversité (AFB), une des mesures phares du projet de loi sur la biodiversité.
"Une innovation majeure".La secrétaire d'État à la biodiversité Barbara Pompili a salué "une innovation majeure très attendue, qui répond à un engagement pris par le président de la République", la création de cette agence ayant été promise par François Hollande lors de la première conférence environnementale en 2012. Elle a aussi souligné que la création d'une telle agence faisait écho à "une forte demande sociale liée à un besoin de nature" et est "porteuse de création d'emplois verts, d'innovation et de développement économique et territorial".
Protéger la faune et la flore. Barbara Pompili a indiqué que l'objectif était une mise en place effective au 1er janvier 2017. L'agence, établissement public à caractère administratif, regroupera les quelque 1.200 agents de quatre organismes existants : l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), l'Atelier technique des espaces naturels, l'Agence des aires marines protégées, les Parcs nationaux. Elle devra œuvrer en faveur d'une meilleure préservation des espaces naturels, de leur faune et de leur flore, et d'une action plus concertée des services de l'État. Ce sera le deuxième grand opérateur de l'État en matière d'environnement avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Quelques désaccords et inquiétudes. Les députés ont longuement débattu du sort de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), organisme qui n'a pas été intégré à l'AFB, et que les chasseurs veulent maintenir séparé. Ils ont discuté notamment d'amendements visant à regrouper les missions de police judiciaire de l'eau et de la nature (pêche ou chasse) au sein de l'ONCFS. Ces amendements, défendus par les députés pro-chasse, n'ont pas été adoptés. Les députés ont cependant adopté un amendement qui donne aux régions l'initiative pour la mise en place de délégations territoriales par l'AFB. Sur la future agence, et au nom des élus Les Républicains, le député Martial Saddier a fait part d'inquiétudes de son groupe notamment sur le financement qui, selon lui, n'est "toujours pas très clair". Il a aussi dit craindre "une centralisation excessive" de cette agence.
L'Assemblée doit poursuivre jusqu'à vendredi l'examen des autres dispositions du projet de loi sur la biodiversité.