La réunion de travail tenue jeudi soir par Emmanuel Macron avec les maires de Guyane a été "en demi-teinte", a jugé le président de l'Association des maires David Riché, inquiet pour la demande de 2 milliards d'euros dont le précédent gouvernement avait "pris acte" en avril. "C'est une réunion en demi-teinte", a commenté le président de l'association David Riché dans une vidéo mise en ligne sur son compte Facebook.
Les doutes des édiles. "Sur certains points on a eu gain de cause, surtout sur le volet immigration, sécurité, minima sociaux. Maintenant sur les accords de Guyane je crois qu'il y a matière à réfléchir, à se demander si le plan qui a été annoncé par le précédent gouvernement, je crois qu'il ne sera pas totalement respecté par celui-là, notamment sur le deuxième volet, sur le plan additionnel de 2 milliards d'euros". "Le président souhaite qu'il soit plutôt abordé dans les assises d'outre-mer, on en rediscutera", a-t-il ajouté.
"Les engagements seront tenus". Dans l'accord de Guyane du 21 avril qui avait mis fin à cinq semaines de conflit social ayant paralysé le territoire, l'ancien gouvernement avait acté un plan d'urgence de 1,08 milliard d'euros, signé des accords sectoriels et "pris acte" d'une demande de 2,1 milliards d'euros de mesures supplémentaires. "L'engagement de l'État d'1,1 milliard pour la Guyane sera tenu", a souligné Emmanuel Macron, en ajoutant : "les engagements seront tenus, pas plus, mais pas moins!"
Affrontements dans les rues de Cayenne. La réunion entre le chef de l'Etat et les élus s'est déroulée alors qu'en parallèle forces de l'ordre et manifestants du collectif Pou Lagwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle) s'affrontaient dans les rues de Cayenne, avec jets de gaz lacrymogènes d'un côté et de cocktails Molotov et projectiles de l'autre. Vendredi le chef de l'Etat devait tenir une conférence de presse à 8 heures (13 heures à Paris) à Cayenne avant de se rendre à Kourou pour une visite du centre spatial. Les maires de Guyane avaient demandé cette réunion de travail après avoir d'abord dénoncé "l'absence d'un temps de rencontre" avec le chef de l'Etat. "Il n'était nulle question pour nous d'être dans un cocktail", a précisé David Riché.