Alors que le drame des migrants prend une ampleur chaque jour un peu plus tragique, une photo a considérablement ému l'Europe, jeudi. Mais en France, peu de grandes voix s'élèvent sur ce sujet brûlant. C'est notamment ce qu'a regretté Julien Lauprêtre, président du Secours Populaire au micro d'Europe 1.
"Il faut résister devant cette montée de l'horreur". "Le problème des enfants est pour nous le plus douloureux. C'est vraiment un drame. Les pouvoirs publics, en France et en Europe, ne doivent pas laisser les associations humanitaires seules pour faire un boulot gigantesque. On a besoin qu'ils s'y mettent aussi". Et d'ajouter, après avoir raconté avoir "visité le camp de Calais à plusieurs reprises, et c'est très douloureux…", que pour lui, l'ancien résistant, "il n'y a pas d'autres termes : il faut résister devant cette montée de l'horreur qui frappe le monde."
"Sur terre, il y a des hommes qui ne méritent pas ce dénominatif…" Julien Lauprêtre appelle donc à la naissance, en France, d'une "nouvelle résistance. Bien sûr, les circonstances sont différentes, on ne risque pas sa peau. Mais on se dit qu'il faut que les gens s'y mettent, qu'ils manifestent une grande solidarité. Il ne faut pas que l'histoire se répète". Quant à la construction, en Hongrie, d'un mur à sa frontière, le président du Secours Populaire se dit "en colère ! Sur terre, il y a des hommes qui ne méritent pas ce dénominatif… Ce ne sont pas des hommes, ils ne comprennent rien au film ! Ce n'est pas possible que des gosses meurent comme ça ! Cela rappelle l'exode, le nazisme. Ce n'est pas possible, il faut faire quelque chose pour que tous ces fléaux de l'humanité reculent".