Avec le préavis de grève déposé par la CFDT-Cheminots pour la journée de mobilisation du jeudi 5 décembre sur les retraites, la centrale réformiste est-elle en train de tourner le dos au gouvernement sur la (très) épineuse réforme des retraites ? "La CFDT n'est l'alliée de personne, elle est un interlocuteur", a affirmé vendredi matin sur Europe 1 le secrétaire général du syndicat, Laurent Berger, qui entretient depuis le début du quinquennat de bonnes relations avec Emmanuel Macron et l'exécutif en général.
Un "avertissement" au gouvernement
La décision de la CFDT-Cheminots sur le 5 décembre est à la fois un "avertissement" et un appel au gouvernement, selon Laurent Berger : "On leur dit 'sortez de l'ambiguité : quelle réforme vous voulez mettre en place ?'. On veut que le gouvernement sorte de ce cafouillage permanent qui est le sien depuis quelques mois." Une cacophonie liée, selon lui, aux "interventions successives" des membres de l'exécutif.
>> LIRE AUSSI - La CFDT-Cheminots en grève le 5 décembre ? "C'est un avertissement, il reste dix jours pour discuter", prévient Laurent Berger
Sur notre antenne, le responsable syndicaliste s'est directement adressé au chef de l'Etat : "Est-ce que vous voulez appliquer votre programme, avec la mise en place d'une réforme systémique qui permet un régime universel ? Si c'est le cas, la CFDT continuera de porter ses propositions dans le cadre des discussions. Si vous annoncez que vous renoncez à votre programme en mettant en place une réforme financière, la CFDT s'y opposera", distingue-t-il, avant de rencontrer le Premier ministre Édouard Philippe, lundi.