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Le politologue, auteur de La gauche zombie : chroniques d'une malédiction politique insiste sur le point de non retour atteint par le parti socialiste depuis la primaire.
INTERVIEW

Après le ralliement de Jean-Yves Le Drian, poids lourd du PS, à Emmanuel Macron, le refus de Valls de soutenir le vainqueur de la primaire, et la progressive avance de Jean-Luc Mélenchon sur Benoit Hamon selon plusieurs sondages, les difficultés au sein du parti socialiste s’accumulent. Invité dans l'émission C'est arrivé cette semaine, le politologue Laurent Bouvet répond à la question : que deviendra le PS à la fin de la présidentielle ?

Un PS scindé. Le constat est évident. Avec une partie du corps politique chez Macron et une autre chez Hamon, le PS est aujourd’hui scindé. La faute au processus des primaires, selon Laurent Bouvet. Un système "destructeur" qui a entraîné le parti déjà fracturé "vers l’abîme". "Le parti, in fine, c’etait celui qui désignait son candidat à la présidentielle. Quand on prive les militants de ce pouvoir en ouvrant la primaire à tous, on vide le parti de sa capacité", explique le professeur de science politique à l'université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines et membre de la Fondation Jean-Jaurès.

Entendu sur europe1 :
Ce n’est pas parce que le candidat Hamon est issu des primaires qu’il est l’héritier du parti.

Fracture masquée par le hollandisme. Pour Laurent Bouvet, les récents ralliements à Emmanuel Macron ne doivent pas être perçus comme des trahisons. Le parti est mort-vivant depuis le référendum sur le traité européen en 2005, mais cette profonde fracture aurait été masquée par le talent tactique de François Hollande. "Pendant 10 ans à la tête du parti, il a su maintenir ensembles des morceaux du PS contradictoires, qui n’ont aujourd’hui plus rien en commun. Ni sur l’économie, ni sur la laïcité." Pour le politologue, une chose est sûre : "Le PS tel qu’on la connu depuis une quarantaine d’années, le PS d’Epinay comme on dit, c’est terminé".