Au lendemain de la publication du Conseil constitutionnel de la liste officielle des onze candidats à la présidentielle, son président, Laurent Fabius, est revenu sur le climat politique actuel au micro d'Europe 1 dans l'émission C'est arrivé demain. "La fonction politique, aujourd'hui, est mise cause, contestée", juge, inquiet, l'ancien ministre des Affaires étrangères.
"La qualité de la campagne a encore des marges de progression." Chargé de veiller à la régularité du scrutin présidentiel, Laurent Fabius estime que la campagne rentre dans une nouvelle phase, plus centrée sur le fond. Polluée par différentes affaires politico-judiciaires, il estime en effet "que la qualité de la campagne a encore des marges de progression". Interrogé par ailleurs sur l'hypothèse d'un report de la présidentielle, en raison d'un empêchement éventuel d'un des candidats, le président du Conseil constitutionnel est resté laconique, reconnaissant néanmoins "réfléchir aux différentes situations" pour "ne pas être pris de cours."
L'avantage de la Ve. Concernant la "grande marche" organisée samedi par Jean-Luc Mélenchon pour réclamer une VIe République, Laurent Fabius s'est montré réservé sur les aspirations du candidat de la France insoumise. "La Constitution de la Ve République présente un grand avantage qu'on oublie parfois, c'est la stabilité", a expliqué le président de la rue de Montpensier.
Refusant de commenter les affaires qui plombent les campagnes de François Fillon ou de Marine Le Pen, Laurent Fabius a néanmoins tenu à rappeler une évidence, tandis que les critiques contre la justice se sont multipliées : "Etre intègre, c'est la moindre des choses. Et il est tout à fait normal que l'on puisse vérifier cette intégrité."