Le conseil départemental du Haut-Rhin a mis le feu aux poudres, vendredi, en votant une mesure conditionnant le versement du revenu de solidarité active (RSA) à une activité bénévole. Désormais, pour toucher le RSA, il faudra donc effectuer sept heures hebdomadaires de bénévolat "au service d’associations, de collectivités locales, de maisons de retraite ou d’établissements publics". Pour Marie-Laure Harel, conseillère Les Républicains de Paris, cette initiative est louable.
"Les devoirs existent déjà" pour les bénéficiaires. "Le revenu de solidarité active sous-entend qu'il y a un échange et une solidarité qui n'est pas unilatérale", a-t-elle estimé dans le Grand direct de l'actu, lundi sur Europe 1. Marie-Laure Harel a par ailleurs rappelé que "les devoirs existent déjà" pour les bénéficiaires du RSA socle, c'est-à-dire sans aucune activité. "On doit prendre l'engagement de faire des démarches d'insertion, de chercher un emploi. Ce n'est pas seulement symbolique puisqu'on peut être radié si on ne le fait pas."
"Utile à la société et au bénéficiaire". Dès lors, ces heures de bénévolat peuvent-elles être "utile à la société et au bénéficiaire ? Moi je crois que oui", a asséné la conseillère de Paris. "Parmi les personnes qui bénéficient du RSA socle, une sur deux est un chômeur de très longue durée. Je crois réellement en la vertu d'insertion de ce bénévolat. Beaucoup de personnes n'ont plus confiance en elles, sont dans une logique d'isolement et d'exclusion." Travailler dans une association ou dans des collectivités pourrait, selon Marie-Laure Harel, redonner à ces personnes confiance et estime de soi.
Difficile à mettre en oeuvre. Mais Julien Bayou, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts, pointe les difficultés pratiques à la mise en place de cette mesure "typique de la mauvaise idée". "Il y a plus d'un million de bénéficiaires du RSA. Pour la moitié d'entre eux, ils ont des problèmes de maladie, de garde d'enfants, de transport", a-t-il noté. "Ils sont loin de l'emploi, ce qui nécessite un accompagnement." Le porte-parole d'EELV a également rappelé qu'il pouvait être difficile d'organiser l'accueil de bénévoles à si grande échelle. "Vous ne pouvez pas imposer à des présidents d'associations de prendre quelqu'un pendant sept heures par semaine, qui plus est quelqu'un qui a des problèmes d'emploi."