Le budget pourrait freiner à la fois la consommation des ménages et les investissements des entreprises. 1:31
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Margaux Fodéré, édité avec Marina Sgard // Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Entre des hausses d’impôts ciblées et une diminution des aides publiques, le budget présenté la semaine dernière risque de freiner à la fois la consommation des ménages et les investissements des entreprises. Selon les experts de l’OFCE, le projet de loi de finances amputerait la croissance de 0,8 point de PIB sur 2025.

1800 amendements à éplucher d'ici samedi, et 60 milliards d'économies à trouver. Pour y arriver, le gouvernement veut réduire les dépenses publiques et augmenter les recettes fiscales. Mais cette stratégie pourrait bien avoir des effets secondaires indésirables. Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, le projet de loi de finances présenté la semaine dernière pourrait en effet ralentir la croissance. Entre des hausses d’impôts ciblées et une diminution des aides publiques, le budget risque de freiner à la fois la consommation des ménages et les investissements des entreprises.

0,8 point de PIB en moins l’année prochaine

Selon les experts de l’OFCE, le projet de loi de finances, cumulé à l’incertitude politique, pourrait ainsi amputer la croissance de 0,8 point de PIB l’année prochaine. "S'il n'y avait pas eu de politique budgétaire restrictive, on serait plutôt dans des ordres de grandeur de 1,6 point de PIB. Donc c'est vrai que ça divise par deux à peu près la croissance si on le regarde de cette façon-là", explique Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. 

Incertitudes sur l’emploi

Pas de crash en vue pour autant puisque la croissance resterait tout de même positive. En revanche, les effets sur l’emploi pourraient être bien plus importants. Le patron de la CPME a déjà exprimé ses craintes de licenciements avec la baisse des allègements de charges prévue par le gouvernement. "Effectivement, les 5 milliards d'économies du côté de ces exonérations pourraient détruire environ 15.000 emplois l'année prochaine. Et ça pourrait aller jusqu'à 50.000 emplois sur trois ans", exprime-t-il.

Si bien que le taux de chômage pourrait remonter à 8% d’ici à la fin de l’année prochaine, contre 7,3% actuellement.