Le gouvernement éprouve à partir de lundi son projet de budget au Sénat, prêt à soutenir l'essentiel des mesures de ce texte sensible avant un retour à haut risque à l'Assemblée nationale, où la menace de censure pèsera sur Michel Barnier jusqu'à Noël.
Le budget 2025 arrive ce lundi en séance publique au Sénat où il sera examiné jusqu’au 12 décembre. En quête de 60 milliards d'euros d'économies pour redresser des finances publiques en berne et ramener le déficit à 5% du PIB en 2025, le Premier ministre compte sur la chambre haute, dominée par sa famille politique des Républicains. Celle-ci peut en effet lui donner davantage d'assise en approuvant ce projet de loi de finances pour 2025, l'épreuve parlementaire la plus difficile pour le gouvernement, privé de majorité à l'Assemblée nationale.
Un vote prévu le 12 décembre
Les sénateurs lancent leur examen à 10 heures. Ils passeront toute une semaine sur le volet "recettes" , avant de se pencher sur les dépenses. Un vote solennel est prévu le 12 décembre. Rejeté en première lecture à l'Assemblée, le budget arrive au Sénat dans sa version initiale, celle soumise par le gouvernement.
L'objectif est de chercher des économies sur les dépenses plutôt que des hausses d’impôts. La majorité sénatoriale devrait donner satisfaction à Michel Barnier puisqu'elle propose de réduire les dépenses pour un total de "quatre milliards d’euros". De quoi financer notamment la suppression de la hausse de la taxe sur l'électricité.
Pour compenser le manque à gagner, le Sénat envisage spécifiquement d’augmenter légèrement la fiscalité sur le gaz naturel. Autre priorité de la chambre des territoires, faire baisser l'effort budgétaire demandé aux collectivités locales à deux milliards d'euros, loin des cinq milliards initialement demandés par le gouvernement. Les sénateurs entendent financer cette ristourne avec, par exemple, une baisse du budget alloué à la formation des enseignants ou un coup de rabot de 200 millions d’euros sur l'aide médicale d'État (AME).
La version finale du texte promise au 49.3 ?
Mais le travail du Sénat, particulièrement scruté cette année, ne sera qu'une étape intermédiaire. Il faudra ensuite que sept députés et sept sénateurs tentent de trouver un compromis sur le budget lors d'une commission mixte paritaire (CMP). S'ils y parviennent, la version finale du texte semble promise au 49.3 à son retour devant les députés. Et donc à une motion de censure de la gauche, que le Rassemblement national menace de voter s'il n'est pas écouté d'ici là…