Le budget de la Défense augmentera de 1,6 milliard d'euros en 2018, une hausse "sans précédent au cours des dix dernières années", a annoncé Edouard Philippe jeudi soir, deux mois après la polémique sur des coupes dans les finances des armées pour 2017.
"Cet effort sera poursuivi en 2019 puis en 2020". "Nous allons l'année prochaine augmenter, dans le budget que je présenterai, le budget des Armées de plus de 1,6 milliard (d'euros). Cet effort sera poursuivi en 2019 puis en 2020 parce que le monde dans lequel nous vivons est dangereux", a déclaré le Premier ministre lors d'un entretien diffusé sur BFM TV.
1,8 milliard initialement prévu. Cette annonce concrétise la promesse d'Emmanuel Macron et de l'exécutif d'augmenter significativement le budget de la Défense, afin d'atteindre 2% du PIB en 2025. Le chiffre diverge toutefois légèrement avec la hausse évoquée jusque-là par le chef de l'État et la ministre des Armées, qui avaient fait état d'une hausse de 1,8 milliard. "Dès 2018, nous entamerons cette remontée du budget du ministère des Armées dont les crédits budgétaires seront portés à 34,2 milliards d'euros (contre 32,4 milliards en 2017, ndr) dont 650 millions d'euros de provisions pour les opérations extérieures", avait dit le chef de l'État le 13 juillet.
Deux mois après la polémique. Mardi, à l'université d'été de la Défense à Toulon, la ministre des Armées Florence Parly avait salué "l'inflexion majeure" que constituait la hausse du budget en 2018. "De 2016 sur 2017, le budget avait augmenté de 600 millions d'euros, effort appréciable. 1,8 milliard en 2018, c'est trois fois plus", avait-elle souligné. Le budget de la Défense avait été au cœur de la polémique au début de l'été.
Pour tenir l'objectif de 3% de déficit en 2017, l'exécutif a décidé de procéder à une coupe de 850 millions d'euros dans les programmes d'équipements des armées, sur fond d'effort budgétaire global. Cette décision a conduit à une crise avec le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, et à sa démission en juillet. La droite avait notamment critiqué ce coup de rabot. "Plutôt que de multiplier les déclarations, sans doute martiales mais finalement assez vaines, nous préférons œuvrer sur le terrain, et sérieusement", a affirmé Édouard Philippe jeudi soir.