Les Républicains sont toujours divisés sur la réforme des retraites. Parmi les contestataires, Aurélien Pradié qui se dit toujours insatisfait des concessions obtenues par la droite. Mais la position du député du Lot agace de plus en plus en interne. Le premier conseil stratégique du parti depuis la nouvelle présidence d'Éric Ciotti, tenu mardi, a été l'occasion de se dire les choses "en famille" et de dire "stop" à Aurélien Pradié, accusé de ne pas tenir ses engagements.
"On fait du Le Pen en moins bien"
"Si on remet toujours en question ce qu'on obtient, on n'arrivera à rien", s'agace Olivier Marleix mardi en réunion de groupe. Les mesures défendues par le député du Nord sont jugées trop coûteuses. "La droite invente 10 milliards de dépenses non financées. On fait du Le Pen en moins bien", tacle Éric Ciotti en comité stratégique. Une position soutenue par de nombreux cadres qui s'interrogent sur les compétences techniques d'Aurélien Pradié, soupçonné d'avoir mal chiffré ses propositions. "Il s'en fout, il fait de la politique", commente, désabusé, l'un de ses collègues.
Aurélien Pradié de plus en plus isolé
Aurélien Pradié est de plus en plus isolé, mais il n'en démord pas. Il se dit prêt pour défendre sa vision, "à essuyer, le mépris et la condescendance de sa famille politique". Une fracture au sein des républicains, conséquence, selon certains, du manque de travail effectué en amont de la réforme.
"Il y aurait dû y avoir des réunions préparatives pour mettre au clair notre position", confie un député. Une critique que relativisent plusieurs têtes pensantes du parti, convaincus que la réforme des retraites sera bien adoptée grâce à une majorité de députés LR.
Gérard Larcher lance un ultimatum au député frondeur Pradié
De son côté, le président LR du Sénat Gérard Larcher, qui juge la réforme des retraites "nécessaire", a lancé mercredi un ultimatum au député frondeur de son parti Aurélien Pradié, l'appelant à voter le texte "s'il se sent vraiment de notre famille politique". "Je dis à Aurélien Pradié qu'il appartient à une famille politique qui a défini un certain nombre de valeurs parmi elles le travail, la solidarité inter-générationnelle (et) la maîtrise des comptes publics", a déclaré le sénateur sur France Inter.
"S'il se sent vraiment de notre famille politique, et bien il doit à un moment prendre la décision de voter la loi", a insisté M. Larcher, appelant le député à soutenir le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans que LR "propose depuis quatre ans" au Sénat. "Une réforme des retraites, ce n'est jamais populaire, mais c'est nécessaire pour préserver l'un des piliers de notre modèle social", a affirmé le sénateur.