Le coup de gueule des jeunes agriculteurs aux hommes politiques

Les jeunes s'inquiètent (photo d'illustration)
Les jeunes s'inquiètent (photo d'illustration) © Geoffroy Van der Hasselt / AFP
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Melanie Nunes et B.B
Ils lancent un manifeste pour dénoncer leurs conditions de travail. Et interpellent les candidats à la présidentielle.
REPORTAGE

Ils ont moins de 35 ans et sont agriculteurs dans toute la France. Ils ont décidé, pour la première fois cette année, de pousser un coup de gueule pour alerter les candidats à la présidentielle pendant le Salon de l'agriculture. Ils lancent un manifeste pour dénoncer leurs conditions de travail.

"On a perdu plus de 30% des agriculteurs en dix ans". "Le futur Président de la République doit sauver les nouvelles générations" voilà ce qu'on peut lire en grosses lettres sur le stand des jeunes agriculteurs. Pour la première fois, ils poussent un cri d'alarme et somment le futur président de la République de "se soucier de ses paysans qui disparaissent de jour en jour", explique Jérémy Jérémy Decerle, éleveur bovin en Saône-et-Loire : "il ne vous aura pas échappé qu’on a quand même très peu parlé d’agriculture pendant les débats, que ce soit lors de la primaire à droite ou à gauche. On est dans un pays où on a perdu plus de 30% des agriculteurs en dix ans. Il faut être capable de maintenir des hommes et des femmes sur ces territoires, et bien dans leur peau. Pour cela, on a besoin du soutien des candidats à la présidentielle. »

"On a bien du mal à voir la vision agricole" des candidats. Première demande claire : si un agriculteur cesse son activité il doit être remplacé. "Nous ne voulons pas disparaître", raconte Ange, éleveur de vache laitière en Alsace : "dans les différents candidats, on a bien du mal à voir la vision agricole de chacun. Est-ce qu’ils vont maintenir les enveloppes actuelles d’aide à l’installation, par exemple ? Cela devient urgent car les trésoreries des exploitations souffrent et il devient urgent de trouver des solutions. On va voir qui vient et on en tirera les conséquences".

Car une fois que les candidats à l’Elysée s'engageront à signer ce manifeste et qu'ils auront dit oui, il sera bien plus facile, pense-t-il, de les rappeler à l'ordre.