C'est dans un contexte de violence et d'incompréhension que l'Assemblée nationale débat du projet de loi de programmation de la justice, loi portée par le garde des Sceaux lui-même. Elle prévoit 10.000 créations de postes, 15.000 nouvelles places de prison. Éric Dupond-Moretti défend une réforme en profondeur. Mais l'examen du texte a été fortement perturbé par les événements des derniers jours.
"Vous voulez détruire la République"
Face à une motion de rejet préalable des Insoumis, le garde des Sceaux rappelle leur attitude des derniers jours, en particulier celle de leur leader.
"Le grand conducator Mélenchon. Non seulement il a tardé à condamner ceux qui nous avaient tous bouleversés, mais il a dit : 'Touchez pas à l'école, bibliothèque, gymnase'. Et les palais de justice, et les commissariats, et les mairies ? Tout ça, vous vous en moquez ! Parce que vous voulez détruire la République", s'alarme le garde des Sceaux.
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La droite en profite de son côté pour plaider en faveur d'une politique plus ferme. "J'évoque évidemment les bâtiments publics saccagés, les commerces volés, vandalisés, dont les silences coupables des uns, les propos ambigus des autres. Nous voulons appeler, nous les Républicains, à la fermeté et à l'exemplarité, une politique pénale rapide, ferme et systématique", explique avec fermeté le député Les Républicains Philippe Gosselin.
Reste à savoir si ce coup de pression fera évoluer le texte du gouvernement. Au premier jour de l'examen de la loi. Les jeux sont loin d'être faits.