Le Drian : "Nous n'avons pas la preuve de la mort de Belmokhtar"

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LE GRAND RENDEZ-VOUS - Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a affirmé n'avoir aucune preuve évidente de la mort du chef djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar. 
INTERVIEW

Invité dimanche matin du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-iTélé, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a précisé n'avoir aucune "preuve de la mort de Mokhtar Belmokhtar", le chef djihadiste algérien. 

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"Aucune preuve" de la mort de Mokhtar Belmokhtar. Les Etats-Unis avaient annoncé dimanche dernier avoir mené un raid dans l’est de la Libye pour tenter de tuer l’islamiste. Dans la foulée, le gouvernement libyen avait affirmé que Belmokhtar avait péri. Il y a deux jours, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) avait démenti la mort du chef djihadiste. "Je n'ai jamais dit qu'on était sûrs que Mokhtar Belmokhtar avait été neutralisé", a affirmé Jean-Yves Le Drian. "Nous n'avons pas de preuve de la mort de Mokhtar Belmokhtar". 

"L'insécurité a changé de camp". Dans sa guerre contre le terrorisme, la France a franchi un cap, selon le ministre de la Défense. "L'insécurité a changé de camp", a affirmé le ministre de la Défense, dimanche matin sur Europe 1. "Les leaders djihadistes, des gens extrêmement dangereux comme Mokhtar Belmokhtar sont pourchassés et parfois neutralisés. Il faut poursuivre car c'est une tâche très compliquée. C'est un territoire grand comme l'Europe, c'est rechercher une aiguille dans une botte de foin. Mais nous y arriverons". 

"Un accord historique" au Mali. Jean-Yves Le Drian sera lundi à Bamako pour signer l'accord de paix. "Cet accord qui a été signé samedi est un accord historique. Depuis l'indépendance du Mali, il y a deux peuples (ceux du Nord et ceux du Sud) qui essayaient de vivre ensemble. Ils s'affrontaient même par les armes. Il fallait donc signer la paix. Il y a eu un long travail de fait, sous la médiation algérienne qu'il faut saluer ici. D'une certaine manière, on a gagné la guerre en janvier 2013 et là on vient de gagner la paix".  

"Lutter contre le trafic d'être humains". Sur la catastrophe humanitaire des migrants qui meurent tous les jours en mer Méditerranée, "il faut distinguer deux choses", estime le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. "Il y a d'abord la question des demandeurs de droit d'asile. Ceux-là, il faut les protéger, les accueillir et faire en sorte qu'ils soient bien traités. Par ailleurs, il y a la nécessité de lutter contre tous les trafics et en particulier le trafic d'êtres humains". Mais comment s'y prendre ? "La décision qui a été prise est celle d'une opération européenne. Elle va se mettre en place dès lundi en trois phases. Premièrement, collectons ensemble nos renseignements sur les passeurs. Deuxièmement, il faut intercepter en haute mer les navires qui prospèrent sur la misère humaine. Troisième phase, être en situation d'intervenir dans des eaux territoriales et éventuellement sur le littoral pour détruire leurs outils". 

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Le Drian tacle Sarkozy. Jeudi soir à l'Isle-d'Adam (Val-d'Oise), Nicolas Sarkozy a brocardé la proposition de la Commission européenne de répartir les demandeurs d'asile entre les pays de l'Union dans les termes suivants : dans "une maison, il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine. Le réparateur arrive et dit, j'ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas, il reste la chambre des enfants". Dimanche matin, Jean-Yves Le Drian a appelé l'ancien président à "faire preuve de maîtrise et d'un peu d'humanité". 

"Une remise en cause de la construction européenne si la Grèce sort". Lundi, un sommet européen crucial se tient à Bruxelles où la Grèce devra faire de nouvelles propositions pour décrocher un accord et éviter le défaut de paiement. "Le compromis, c'est pas céder. Le compromis, c'est à la fois la responsabilité et la solidarité", a affirmé Jean-Yves Le Drian. "Il importe qu'il y ait un accord. Ce qui implique que l'Europe aide la Grèce à sortir de son endettement mais que la Grèce s'aide elle-même à sortir aussi de son endettement". Et de clarifier sa position sur la sortie ou non de la Grèce de la zone euro : "je crois que si la Grèce sort, ce sera une remise en cause morale et politique de la construction européenne". 

Le Drian optimiste pour Hollande en 2017. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s'est déclaré dimanche "optimiste" sur les chances de réélection de François Hollande en 2017, tout en insistant que la campagne présidentielle n'avait pas commencé. "Je suis optimiste pour 2017, je pense qu'il sera élu", a-t-il déclaré.