Tancé par les agriculteurs qui réclament de le rencontrer pour mettre fin à leurs blocages de routes en Normandie, Stéphane Le Foll a réagi mardi matin à la crise qui secoue l'élevage français. "Trois crises différentes sont conjuguées : crise sur la viande porcine, crise sur la viande bovine, crise sur le lait. Nous devons veiller à répondre à l’urgence et à travailler sur le moyen et le long terme", a expliqué le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement sur France 2.
Le médiateur de la République missionné. "Sur la viande bovine, on a un processus qui est engagé mais qui est loin d’avoir atteint l’objectif fixé. Nous avons demandé au médiateur de la République de nous donner les explications de ce qu’il s’est passé depuis le 17 juin. Le médiateur nous rendra son rapport ce soir (mardi soir). A partir de là, il y aura une discussion et une analyse sur ce qui s’est passé et sur ce qu’il faut faire", poursuit Stéphane Le Foll, avant d'avancer des pistes.
"Il y aura des aides spécifiques pour l'élevage". "Je demande aujourd'hui à ce que les 23 millions d’euros mis en mouvement depuis le 30 février dans tous les départements, soient réévalués en fonction de la situation de difficulté que connaissent concrètement des exploitations agricoles". Il y aura des aides spécifiques pour l’élevage, il y aura aussi une politique à structurer au niveau de l’exportation ; j’aurai cet après-midi une discussion avec Matthias Fekl, le ministre du Commerce extérieur, sur la plate-forme qu’on a mise en place pour pouvoir exporter et répondre à la demande qui nous est faite : pour qu’on trouve des marchés et qu’on solutionne globalement le problème de l’élevage aujourd’hui".
Plus confiant sur le porc. Le ministre de l'Agriculture est en revanche plus confiant concernant la filière porcine. "On avait pour objectif de revaloriser le prix à hauteur de 1,40 euro. Nous sommes aujourd’hui sur le marché au cadran à 1,38 euro. Nous avons pratiquement atteint l’objectif fixé ensemble. Parce que pour réussir ça, il faut la mobilisation de la grande distribution, de l’ensemble des intermédiaires et des abatteurs pour que le prix revalorisé puisse être rémunérateur pour les producteurs", a-t-il encore détaillé.
"Aujourd'hui, il faut avancer". Stéphane Le Foll se rendra-t-il en Normandie pour rencontrer les éleveurs et apaiser leur colère ? A priori non. "Je suis déjà allé voir les éleveurs, mais ma responsabilité est à l’échelle nationale avec les responsables qui représentent ces trois filières. C’est un problème qui est proposé à tous les agriculteurs, de tous les départements de France. Donc les solutions doivent être apportées à l’échelle nationale. J’ai fait beaucoup de déplacements, et je continuerai à en faire. Mais aujourd’hui, il faut avancer".