"On arrête cette spirale à la baisse insensée sur le prix du lait." Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, s'est félicité mardi au micro d'Europe 1 des négociations entre producteurs et industriels du lait. Ces discussions, qui se sont déroulées jusqu'à minuit lundi soir, ont porté leurs fruits. "Des engagements avaient été demandés à la grande distribution et aux industriels par le gouvernement pour stopper la course à la baisse des prix. Cela a, semble-t-il, été tenu", a confirmé le ministre.
Négociations serrées au niveau européen. Pas de quoi crier victoire trop vite cependant. "Ce n'est pas suffisant", a reconnu Stéphane Le Foll, pointant un problème qui ne se limite pas au marché national. "L'offre de lait ou de porc à l'échelle européenne, voire mondiale, est excédentaire. C'est ce qui fait baisser les prix." Des négociations serrées s'annoncent donc au niveau européen. "L'Europe aujourd'hui continue d'augmenter sa production laitière alors qu'on est déjà en surproduction. Si on n'envoie pas un signal clair, ce que j'ai dit et répété devant l'ensemble du Conseil de l'Agriculture, cela ne pourra pas aller", a tempêté le ministre. Reste à convaincre les pays récalcitrants, notamment la Grande-Bretagne et l'Irlande, qui s'opposent à l'instauration de quotas laitiers. Stéphane Le Foll prévoit de s'appuyer sur "six à huit Länder allemands" qui le soutiennent dans sa croisade pour limiter la production.
Transparence chez les industriels. Le ministre de l'Agriculture a également annoncé des sanctions plus sévères pour les industriels qui refusent de publier leurs comptes. Le géant du lait Lactalis est notamment pointé pour son manque de transparence. "Ce n'est pas normal", a reconnu Stéphane Le Foll. "Chacun peut avoir des difficultés, mais si on n'a pas les chiffres, c'est déséquilibré." Les amendes seront donc augmentées pour les entreprises qui rechignent à publier leurs résultats.
"Je tiens debout". Enfin, celui qui est également porte-parole du gouvernement est revenu sur son passage mouvementé au Salon de l'Agriculture. Lors de l'un de ses (nombreux) passages dans les allées, il avait été pris à partie par des éleveurs mécontents. "Ce n'est pas toujours facile", a-t-il confié, se disant souvent "insulté, conspué". "Je suis là, je tiens debout et je fais ce que j'ai à faire", a t-il martelé.