Décidément, le Front national cherche à ratisser des électeurs tous azimuts. Le parti de Marine Le Pen compte désormais faire campagne en banlieue, et notamment en Seine-Saint-Denis. Tout un symbole. Dans un mois, 614.000 tracts seront ainsi envoyés dans les 203 zones urbaines sensibles (ZUS) d'Ile-de-France. Un document qui s'adresse tout particulièrement aux musulmans.
"La nationalité doit passer avant la religion". "Il est très clairement expliqué que le Front n'est pas hostile au fait qu'on puisse être immigré et patriote et se sentir pleinement français", explique Jordan Bardella, 20 ans, secrétaire départemental du FN en Seine-Saint-Denis. "Cependant, la nationalité doit passer avant la religion. On est musulman peut-être, mais français d'abord", affirme-t-il au micro d'Europe 1. Jordan Bardella veut déminer toute polémique : "on ne s'adresse pas aux bons ou aux mauvais musulmans, on ne fait pas de la théologie. On s'adresse aux Français, tout simplement".
Les musulmans et plus généralement les habitants des banlieues constituent-ils un nouveau réservoir de voix potentielles pour le FN ? C'est en tout cas ce qu'espère le parti de Marine Le Pen, après de très bons résultats aux élections européennes de mai 2014 et aux départementales de mars 2015. Lors de ce dernier scrutin, le FN avait par exemple percé à 48% à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis.
Pas de porte-à-porte. Il n'empêche, l'opération ne sera pas simple pour les frontistes, qui ne sont pas toujours les bienvenus dans ces quartiers. D'ailleurs, les premiers tracts ne seront pas distribués de la main à la main, mais envoyés par la Poste. La faute aux digicodes et aux interphones qui compliqueraient le porte-à-porte, assure-t-on au FN...