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Le ministre des Relations avec le Parlement a appelé lundi, au micro d'Europe 1, les Français à faire preuve de "résilience" face au terrorisme.
INTERVIEW

Lundi, la France observera à 12 heures une minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat de Nice, dont le bilan provisoire s’élève à 84 morts. "C’est une grande souffrance, une tristesse infinie, et par certains aspects de la colère que chacun d’entre nous ressent", a estimé au micro de la matinale d’Europe 1 Jean-Marie Le Guen, ministre des Relations avec le Parlement. "On progresse encore une fois dans l’horreur. Cette situation est vraiment abominable", a-t-il déploré.

Les Français en colère. "Le rôle des responsables politiques c’est de tendre la main, et de faire en sorte que l’on soit tous mobilisés", a déclaré Jean-Marie Le Guen, appelant les Français à transformer leur colère "en sentiment de résilience". "Une capacité à se redresser, à vivre quand même et à s’adapter", explique-t-il. Selon un sondage Ifop pour Le Figaro, 67% des Français ne font plus confiance au président de la République pour lutter contre le terrorisme. "C’est une interpellation qui est forte", a reconnu le conseiller de Paris. "Sous le choc et la colère, il y a des interrogations profondes de nos concitoyens".

Quelques heures à peine après le drame de Nice, la droite a sonné la charge contre l’exécutif et sa gestion du risque terroriste. Dimanche soir, Nicolas Sarkozy, le patron des Républicains, estimait au 20H de TF1 que François Hollande avait "la main qui tremble". "Nous sommes dans une journée de deuil national, et nous sommes d’autant plus choqués par l’injustice et l’indignité de certains propos", a fustigé Jean-Marie Le Guen, toujours au micro d’Europe 1, rappelant la situation des forces de l’ordre lorsque la gauche est arrivée au pouvoir en 2012 : "Nous sommes partis de forces complètement atrophiées et nous les avons remobilisées et réorganisées."

Radicalisation de la droite. Pour lui, les déclarations et propositions d’une partie de la droite pour lutter contre le terrorisme menacent l’état de droit, fondement de notre démocratie. Il évoque notamment la proposition de Laurent Wauquiez de placer en centres de rétention tous les fichés S. "C’est une atteinte à l’état de droit, c’est à dire qu’on en reviendrait aux lettre de cachets. Il serait possible, sur simple dénonciation, d’enfermer des Français… […] Ce type de mesures est totalement contradictoire avec les principes qui animent l’Etat de droit depuis deux ans.", explique Jean-Marie Le Guen qui dénonce "la radicalisation" de l’opposition à travers une "course à l’échalote de celui qui aura la position la plus extrême."