Les romanciers auraient-ils du souci à se faire ? Après Nicolas Sarkozy dont le livre se place en tête des ventes, tous genres confondus, c'est Christiane Taubira qui s'empare jeudi de la deuxième place du classement. Les ventes de Murmures à la jeunesse de l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira démarrent en flèche et le livre fait son entrée en 2e position du Top 20 GfK/Livres Hebdo pour la première semaine de février, indique l'hebdomadaire spécialisé.
145.000 exemplaires imprimés. Le livre de Christiane Taubira est sorti le 2 février avec un premier tirage de 45.000 exemplaires. Face au succès rencontré, les éditions Philippe Rey ont réimprimé Murmures à la jeunesse trois fois dans la semaine, si bien qu'il atteint un tirage de 145.000 exemplaires. Quelque 85.000 exemplaires ont été écoulés en librairie.
Le "style Taubira". Christiane Taubira revient dans son livre sur les attentats de l'année 2015, racontant comment ils ont été vécus par l'exécutif, et explique son opposition à l'élargissement de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme. Son livre de 96 pages est truffé de références littéraires (Frantz Fanon, Edouard Glissant, René Char...) mais aussi musicales avec, sur la nationalité, cette citation de Maxime Le Forestier jetée dans le débat : "Être né quelque part, pour celui qui est né, c'est toujours un hasard".
Opposition à la déchéance de nationalité. "L'absence totale d'efficacité, unanimement reconnue, suffit-elle pour renoncer à la déchéance ? Non, bien sûr". Mais "osons le dire : un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux. Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ?", écrit Christiane Taubira. "Déchoir des terroristes, qui songerait à s'y opposer ?", fait-elle mine également de s'interroger dans son ouvrage. "Binationaux ou non ! Mais quel effet sur les mêmes ? Ils ne meurent ni français, ni binationaux, ils meurent en morceaux. D'ailleurs étaient-ils binationaux, les neuf qui ont semé la mort et la désolation dans Paris ce soir du 13 novembre ? Par contre, ils en ont tué, des binationaux : vingt-sept ! Trois fois plus qu'eux."