La profonde réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem cristallise les critiques. Bruno Le Maire, député UMP de l'Eure, est l'un des frondeurs les plus remontés contre les mesures proposées par la ministre de l'Education. Le parlementaire assure certes, samedi, lors d'une interview à Europe 1, ne pas mener "de guerre contre Najat Vallaud-Belkacem". Mais il prend tout de même soin de préciser dans la foulée : "j'ai un problème avec la réforme du collège et avec la conception qu'en ont la ministre, le Premier ministre et le président de la République".
Pour Bruno Le Maire, "cette réforme est un long processus de déculturation de l'Education nationale et de nos enfants, un renoncement aux savoirs fondamentaux et aux exigences". Les programmes d'histoire ont notamment échauffé les esprits. Il est prévu de diviser l'enseignement en sous-thèmes, certains obligatoires, d'autres facultatifs, ce qui fait craindre à certains que des périodes soient éludées dans l'apprentissage.
"Les enfants ne sont pas là pour se divertir". Invitée d'Europe 1 le 11 mars dernier, la ministre avait fait le constat que "les élèves s'ennuient" et proposait des "enseignements pratiques interdisciplinaires" pour y remédier. Une erreur de stratégie, pour Bruno Le Maire : "Les enfants s'ennuient, on va les divertir. Et bien désolé, le collège et l'école ne sont pas là pour amuser et divertir les enfants", tonne-t-il sur Europe 1. D'après le député, l'Education nationale est "là pour les préparer à rentrer dans la société et la vie professionnelle le mieux armé possible. Cette réforme ne va pas dans ce sens".
Les concertations avec les syndicats d'enseignants devraient démarrer la semaine prochaine, mais pour Bruno Le Maire, quand "les intellectuels expriment leurs doutes et leurs inquiétudes, Najat Vallaud-Belkacem les méprise et les traite de pseudo-intellectuels". Le député, ancien enseignant, ajoute : "Les parents expriment leurs inquiétudes. François Hollande et Najat Vallaud-Belkacem les méprisent. François Hollande nous a promis la concertation et le dialogue, où sont-ils ?"