Le Parlement a adopté définitivement mardi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, le projet de loi agriculture et alimentation qui vise notamment à permettre aux agriculteurs d'être mieux rémunérés.
Les députés adoptent définitivement le projet de loi agriculture et alimentation (374 votants, 227 pour, 136 contre) #EGAlim#DirectANpic.twitter.com/oy6ICfZgj1
— LCP (@LCP) 2 octobre 2018
Le texte a été adopté par 227 voix contre 136, et 11 abstentions, avec l'appui des LREM et du MoDem "avec enthousiasme". Tous les groupes d'opposition de droite comme de gauche ont voté contre ou se sont abstenus, dénonçant un texte "creux" et "une occasion manquée".
Le ministre Travert veut que les acteurs "prennent leurs responsabilités". Peu avant le scrutin, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert avait vanté un texte qui permettra de "ramener du revenu dans les cours de fermes" et porte l'"exigence" de la transformation du modèle agricole en prenant en compte les enjeux environnementaux et le bien-être animal.
Dans la foulée du vote, il a dit savoir les attentes "nombreuses du monde agricole", et plaidé pour que les acteurs "prennent leurs responsabilités" et se saisissent des "outils" que leur donne ce texte.
Un projet de loi "creux et décevant" pour LR. Mais pour les élus LR, qui ont voté contre à l'exception d'une abstention, le projet de loi est "creux et décevant". Il est même "révoltant pour tous ceux qui avaient mis beaucoup d'espoir et d'énergie dans les Etats généraux de l'alimentation" dont il est le fruit, a estimé Jérôme Nury, disant craindre que les agriculteurs ne fassent "entendre leur détresse et leur désarroi" en voyant que "rien n'a changé". "Cette loi risque d'être la loi des promesses déçues", a aussi affirmé Thierry Benoit (UDI-Agir), précisant qu'une partie de son groupe avait fait le choix de l'abstention.
À gauche aussi, le mot d'ordre était à la "déception", l'ancien ministre socialiste délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, pointant un texte des "occasions manquées" avec des agriculteurs qui s'aperçoivent que cela ne "corrigera en rien".
"Cette loi est vide (...) vous semez le renoncement de l'État, vous récoltez un mécontentement généralisé de tous les acteurs", a aussi lancé l'Insoumis Loïc Prud'homme, qui avait défendu en vain une motion de rejet face à cette "collection de promesses non tenues". Le communiste André Chassaigne a fustigé à son tour une loi "creuse" et "marquée du sceau de l'échec" qui va toujours faire gagner "le plus fort" au détriment des agriculteurs.