Et si le parti de Recep Tayyip Erdogan remportait des circonscriptions aux élections législatives ? Le Parti communiste français (PCF) a dénoncé mercredi la possible présence de 68 candidats aux élections législatives émanant du parti Egalité Justice, selon lui une "officine officieuse de l'AKP", le parti du président turc.
"Des islamistes et des fascistes". Par l'intermédiaire du parti Egalité Justice, "officine officieuse de l'AKP - islamo-conservateur - en France, le président Erdogan entend peser sur les élections législatives françaises afin de créer des groupes de pression pour relayer sa politique dictatoriale qui écrase les libertés et les droits humains dans son propre pays", a estimé le parti dans un communiqué. Le PCF avance qu'en son sein, il y aurait "des islamistes et des fascistes issus de la sinistre organisation des 'Loups Gris' " mais aussi "des tentatives d'entrisme dans diverses institutions, le fichage d'opposants au référendum d'avril 2017" et "des appels à la haine d'imams inféodés au pouvoir d'Ankara".
Un appel au ministère de l'Intérieur pour ouvrir une enquête. Selon le PCF, la décision de ce parti de présenter 68 candidats dans des circonscriptions urbaines est "une ingérence inadmissible", qui serait la conséquence de "la politique conciliante de la France à l'égard de Recep Tayip Erdogan". Ainsi, les communistes français ont appelé instamment le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, "à diligenter sans délai une enquête pour défaire cette manœuvre contre la démocratie et la République françaises" et demandé que "l'immixtion du dictateur turc dans le scrutin législatif français (soit) condamnée fermement par les autorités de notre pays".
Sur son site internet, le Parti égalité justice, qui ne fait aucune référence à la Turquie, a lancé un appel à candidatures pour participer aux législatives afin de constituer "une alternative".
"Le constat est évident. Tant que les partis traditionnels n'innovent pas et tant que la diversité n'est pas représentée dans le gouvernement, nous serions jamais, entendus, écoutés, reconnus, dans notre pays", peut-on lire sur le site.