Marine Le Pen, candidate Front national au second tour de la présidentielle, a affirmé jeudi soir avoir incarné la "voix du peuple" lors du débat d'entre-deux-tours la veille face à son adversaire Emmanuel Macron, représentant du "système".
"Ma parole a été l'écho de la violence sociale qui va exploser dans notre pays, la voix du peuple de France qui n'en peut plus (et que) les élites snobent, méprisent, traitent par l'arrogance et le dédain", a affirmé la présidente "en congés" du FN lors d'une réunion publique au grand air devant un millier de personnes à Ennemain, village d'un peu plus de 200 habitants de la Somme.
"La voix du peuple de France qui n'en peut plus." Marine Le Pen s'est ensuite lancée dans une longue anaphore pour évoquer les Français au nom de qui elle s'était exprimée au débat : "J'ai été hier soir la veuve du paysan qui s'est suicidé (...), le chef d'entreprise qui n'arrive plus à payer ses factures (...), le taxi qui a payé 200.000 euros sa licence qui voit arriver l'uberisation (...), nos compatriotes qui vivent dans des quartiers pourris par la délinquance et la criminalité."
"J'ai été tous ceux-là ! La voix du peuple de France, qui n'en peut plus et qui a une chance dimanche de dire qu'il est le seul souverain dans notre pays !" a-t-elle encore dit, pour son dernier meeting avant le second tour de la présidentielle dimanche. Face à elle, une marée de drapeaux tricolores, des baraques à frites, mais aussi des manèges forains, pour ce que le FN a qualifié de "grande fête populaire".