Marine Le Pen a enjoint samedi à Emmanuel Macron, qu'elle souhaite retrouver au second tour de la présidentielle comme en 2017, de ne pas "effacer" le scrutin avec la crise en Ukraine et à "accepter le débat d'idées". Elle a aussi demandé à Emmanuel Macron de ne pas "utiliser cette crise pour faire passer en contrebande un agenda fédéraliste (européen) en matière de défense", à quelques jours d'un sommet de l'UE à Versailles.
"Tout est fait pour endormir l'opinion"
"Tout est fait pour endormir l'opinion, éviter la confrontation des idées et des projets. (...) Tout est fait pour essayer d'effacer le rendez-vous du 10 et du 24 avril", dates du premier et du second de la présidentielle, a estimé la candidate du Rassemblement national devant quelque 700 personnes réunis à Aigues-Mortes dans le Gard, alors que l'invasion russe en Ukraine domine l'actualisé.
"La situation, si sérieuse soit-elle, qui fait du président de la République un acteur diplomatique important, ne justifie absolument pas la tentation d'Emmanuel Macron d'échapper aux exigences d'une campagne électorale, et aux exigences de la démocratie, celle de rendre compte de son bilan, celle d'accepter le débat d'idées", a souligné Marine Le Pen. Critiquant sa lettre aux Français "fumeuse et attrape-gogo", dans laquelle le chef de l'État a annoncé jeudi sa candidature, elle a promis de "dresser son bilan" et de "ramener Jupiter dans le réel", sous les rires de ses partisans, qui ont aussi hué à plusieurs reprises son adversaire.
"Cette campagne présidentielle devrait se faire sans lui"
"Cette campagne présidentielle devrait se faire sans lui(...) alors que la France subit une submersion migratoire, un chaos sécuritaire, un effondrement identitaire sans précédent", alors "qu'après 5 années d'un déroutant et pervers 'en même temps', il administre au fil de l'eau (...) un pays en proie au doute, au découragement et à la peur", a-t-elle tancé. "Révolution, c'était son projet" mais "nous n'en avons retenu que régression, dépression, comme un quinquennat pour rien, enfin plutôt un quinquennat pour pire", a-t-elle ajouté.
"Pour Emmanuel Macron et ses amis, l'immigration n'est pas un problème, mais un projet", a-t-elle insisté, en faisant la différence entre les "réfugiés de guerre" ukrainiens à qui elle a souhaité "porter secours", et les migrants arrivés récemment dans la petite enclave espagnole de Melilla qui viennent "pour s'installer". La candidate d'extrême droite a demandé à cet égard à la Commission européenne de "stopper les sanctions" contre la Hongrie et la Pologne, en première ligne dans l'accueil des réfugiés ukrainiens.