5:04
  • Copié
, modifié à
Pour Marine Le Pen, de nombreuses mesures de son programme économique peuvent être mise en application sans une sortie de l'Euro, pourtant longtemps présentée par la candidate frontiste comme un préalable.
INTERVIEW

Mesure phare du FN pendant des années, la sortie de l’Euro, une proposition peu populaire, semble être devenue un boulet pour Marine Le Pen. Son "accord de gouvernent" avec son nouvel allié et possible Premier ministre, Nicolas Dupont-Aignan, indique notamment que "la transition de la monnaie unique à la monnaie commune européenne n’est pas un préalable à toute politique économique".

Des mesures économiques indépendantes de l'Euro. "Ça n’est pas un préalable en ce sens qu’il y a beaucoup d’actions économiques qui peuvent être menées et qui ne sont pas en corrélation avec la monnaie : je pense à la baisse des charges des TPE-PME, je pense à l’abrogation de la loi El Khomri, je pense à la revalorisation des petites retraites", a détaillé lundi Marine Le Pen, invitée de la matinale d'Europe 1. "On peut mettre cela en place immédiatement".

Mais c'est bien une transformation de l'Euro, en monnaie commune, que veut engager la candidate avec les instances européennes. "Je vais engager des négociations [avec l'Union européenne, ndlr] sur tout une série de sujets, notamment notre liberté commerciale, la supériorité de nos lois, la maîtrise de notre frontière et cette monnaie unique", indique également l'ex-présidente du FN. "J’ai dit que l’Euro était mort, en réalité plus personne ne croit en l’Euro, et plutôt que d’attendre qu’il s’effondre sur lui-même, autant être dans la concertation, dans la négociation et dans la préparation de cette transformation".

Un problème de calendrier ? "Les négociations prendront un certain nombre de temps, j’ai fixé 6 mois, mais après tout, si ça dure 8 ou 10 mois c’est pas le sujet, l’important c’est d’obtenir gain de cause pour que la monnaie unique se transforme en monnaie commune", détaille-t-elle. Un calendrier en rupture avec des déclarations de Marion Maréchal Le Pen qui a estimé, au micro du Grand-Rendez vous d'Europe 1, que les négociations ne commencerait pas avant 2018.

"Il y a eu une incompréhension des propos qu’elle a tenus. Elle évoquait le cas où les Français, par référendum - parce que quoi qu’il arrive les Français décideront -, décideraient face à une obstruction de l’UE de reprendre leur liberté totale, dans ces cas-là on rentre dans le cadre des procédures du Brexit, à savoir l’article 50, avec les 2 ans de négociations", a voulu préciser la fille de Jean-Marie Le Pen. "Je pars sur une négociation victorieuse, l'Union européenne ne peut plus s’enkyster dans un comportement de radicalité".