Les juges d'instruction du Parquet national financier n'ont pas été tendres avec Nicolas Sarkozy. Selon les informations du Monde, leur réquisitoire dans l'affaire dite des écoutes, dont Europe 1 confirmait début octobre qu'il appelait au renvoi de l'ex-président devant le tribunal correctionnel, est une charge de 79 pages qui justifie avec forces arguments l'ouverture d'un procès pour corruption et trafic d'influence.
"Il existe des charges suffisantes à l'encontre de Nicolas Sarkozy et de Thierry Herzog", écrivent-ils dans le réquisitoire bouclé mercredi, trois ans après l'ouverture du dossier. Thierry Herzog, avocat et ami de Nicolas Sarkozy, est également mis en cause pour violation du secret professionnel, tout comme l'ancien magistrat Gilbert Azibert.
La ligne "Paul Bismuth". Les juges d'instructions ont vu des méthodes de "délinquants chevronnés" dans cette affaire dite des écoutes. Ils soupçonnent Nicolas Sarkozy d'avoir proposé de faciliter une promotion à Monaco de Gilbert Azibert, en échange de renseignements sur l'avancée d'une autre procédure le concernant directement : la saisie de ses agendas dans le cadre des investigations sur l'affaire Bettencourt.
C'est dans le cadre de cette enquête que les enquêteurs ont découvert que Nicolas Sarkozy avait ouvert une ligne téléphonique au nom de Paul Bismuth, dans l'espoir d'échanger sur ces dossiers sans attirer l'attention. L'ancien président avait contesté la légalité de ces écoutes, sans succès.