Dans un entretien dans L'Opinion, l'ancien chef de l'État estime que le Parti socialiste doit "retrouver son autonomie" vis-à-vis de la France Insoumise, mais il doit également "retrouver sa boussole du point de vue des idées et des positions". L'ancien Premier secrétaire du PS (entre 1997 et 2008) a toujours été hostile à la Nupes.
Le parti socialiste doit "retrouver son autonomie" vis-à-vis de La France insoumise et "sa boussole", juge dimanche l'ex-président de la République François Hollande dans un entretien dans l'Opinion. Jugeant la gauche "harcelée et désarticulée par son aile la plus radicale", François Hollande, hostile depuis le début à la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes), considère que le parti socialiste "doit non seulement reprendre son autonomie, mais retrouver sa boussole du point de vue des idées et des positions, comme vient de le décider le PCF", qui a pris une résolution appelant à "un nouveau type d'union" de la gauche.
"Jean-Luc Mélenchon veut être le plus gros des petits à gauche"
"C'est le PS qui a toujours donné la ligne de la gauche française", défend l'ancien président. "S'il s'obstine à s'installer au second plan de peur de ne plus être dans la Nupes, c'est toute la gauche française qui sombre et renonce au pouvoir", prévient-il.
Pour François Hollande, l'objectif de Jean-Luc Mélenchon "n'est pas d'être majoritaire dans le pays, c'est d'être seul contre tous pour mieux fidéliser ce qu'il croit être sa base électorale et qu'il confond avec le 'peuple'". "Jean-Luc Mélenchon veut être le plus gros des petits à gauche", ajoute-t-il. Mais pour lui, "ce n'est pas en se refusant de qualifier le Hamas d'organisation terroriste que LFI récoltera mécaniquement les voix des électeurs de confession musulmane. Ils sont, eux aussi, effrayés par les agissements terroristes, la violence et l'insécurité".
François Hollande dit avoir "observé avec intérêt et soulagement la prise de distance de François Ruffin et de ses amis par rapport aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon, comme leur condamnation ferme et claire du terrorisme du Hamas". "Mais avec de tels désaccords, comment peuvent-ils rester au sein du groupe parlementaire LFI ? Loin de moi l'idée de vouloir récupérer de futurs sociaux-démocrates dans la famille socialiste, je respecte leur identité, mais c'est une question de cohérence", insiste-t-il.