Le PS tente de se relancer avec l'aide de la société civile

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Antonin André et R.Da.

Le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis dévoilera mercredi son "Alliance populaire", supposée remobiliser la gauche autour de François Hollande.

Il veut y croire. Chez les socialistes, Jean-Christophe Cambadélis espère créer l'élan derrière la candidature de François Hollande pour la présidentielle 2017, dans ce qui ressemble à une tentative désespérée pour tenter de réunifier une majorité éclatée.

150 noms pour ressouder les socialistes. Dans le langage officiel du PS, on trouve "audacieuse" l'initiative du premier secrétaire de lancer un appel au rassemblement. À l’origine, l’idée était d’associer les communistes, les verts, les radicaux dans une sorte de renaissance de la gauche plurielle. Mais Le PCF a dit non, le MUP (Mouvement des progressistes) de Robert Hue, l’ami du Président, a dit non, et Europe Ecologie les Verts n’a même pas été officiellement sollicité pour éviter au parti d'essuyer un nouveau refus. En conséquence, Jean-Christophe Cambadélis s’est rabattu sur la société civile : il a demandé à tous ses secrétaires nationaux, les cadres du parti, de trouver des chercheurs, des intellectuels, des syndicalistes, voire de simples citoyens prêts à venir épauler le PS. Les 150 noms, illustres ou anonymes, qui forment cette "Alliance populaire", seront finalement dévoilés mercredi au Paname Art Café, dans le 11ème arrondissement de Paris. Pour l'occasion, au moins un ministre fera le déplacement : Jean-Vincent Placé. Au PS, on promet également quelques surprises.

Un parti déconnecté. Malgré cette initiative, le PS donne l'image d'un parti aussi esquinté par le quinquennat que le gouvernement. "Depuis quatre ans, le PS a failli !", juge un ami du Président qui connaît très bien le parti. Pour autant, tout n’est pas imputable au premier secrétaire. Il y a eu les frondeurs et la politique pro-business d’un Président qui n’avait pas annoncé la couleur. Le PS n’a pas su accompagner, porter et défendre ce virage politique. Plusieurs secrétaires de sections, en banlieue parisienne, en Touraine et dans le Sud-Est reconnaissent que depuis la mi-mandat aucune campagne d’envergure n'a été lancé autour des grands textes de loi pour informer les militants. "Les seules fois où on a eu des éléments", précise un responsable local, "c’est par les ministres directement : sur l’agriculture, le cabinet de Stéphane le Foll s’en charge, sur la réforme du collège, c'est celui de Najat Vallaud-Belkacem."

De nouvelles initiatives.Jeudi sur France 2, le président de la République tentera de défendre son bilan, de "l’éclairer" selon la formule de l’Elysée. Mais n'était-ce pas au PS de s'en charger ? Sur les marchés ? En porte-à-porte ? La question qui se pose est celle de l’essoufflement d’un vieux parti dépassé par "Nuit debout", "En Marche" et bien d'autres initiatives hors système qui tentent de capter la désillusion d’un électorat de gauche qui n’y croit plus.