Le remaniement se fera "sans que le Premier ministre ne donne sa démission et celle de son gouvernement", a annoncé mardi l'Élysée. La présidence n'a pas précisé si ce remaniement, consécutif à la démission du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb il y a une semaine, serait annoncé mardi soir ou ultérieurement. Après une semaine d'attente, les observateurs misaient sur une démission du gouvernement dans la matinée, avant que le Premier ministre Edouard Philippe ne soit renommé aussitôt, puis que l'Elysée annonce une nouvelle liste plus tard dans la journée.
Certaines sources gouvernementales, mais aussi parlementaires, évoquent désormais l'annonce d'un nouveau gouvernement mercredi matin, jour du Conseil des ministres suivi du départ d'Emmanuel Macron pour une visite en Arménie jusqu'à vendredi.
Passe d'armes à l'Assemblée. Las : à l'Assemblée nationale, les questions au gouvernement ont finalement bien eu lieu, dans une ambiance de flottement mi-railleuse, mi-houleuse. Une passe d'armes y a opposé Edouard Philippe, qui affectait le plus grand calme, au patron du groupe Les Républicains Christian Jacob. "Jusqu'à quand cette mascarade va-t-elle continuer ?", a lancé Christian Jacob à son ancien collègue du groupe LR, qui a ironisé sur la "fébrilité" de l'opposition.
Dans l'hémicycle, des députés d'opposition lançaient à cœur joie des appels à la "démission", ou relevaient bruyamment l'absence de Jacques Mézard, donné partant du gouvernement, pendant que son secrétaire d'Etat Julien Denormandie répondait au micro.