Si le Rassemblement national obtient aux élections législatives un groupe à l'Assemblée nationale, ce dernier y présentera un premier "texte de lutte contre l'islamisme", a affirmé jeudi sa cheffe de file Marine Le Pen. "Je veux (le) stopper, donner à l'Assemblée nationale la responsabilité de se prononcer sur une loi de lutte contre l'islamisme", a affirmé sur France Inter la finaliste de la présidentielle. "Parce que celui-ci continue à avancer, peut-être un peu plus à bas bruit en période électorale, avec des revendications comme celles auxquelles est confrontée l'Education nationale, de vêtements qui sont en réalité des vêtements religieux", a développé la responsable d'extrême droite.
L'interdiction des "uniformes islamistes"
Le RN entend par cette proposition de loi, qui avait été présentée à la presse en janvier 2021, bannir les "idéologies islamistes" de toutes les sphères de la société, du cinéma à l'école en passant par les bibliothèques. Il propose notamment d'interdire dans son article 10 "les signes ou tenues constituant par eux-mêmes une affirmation sans équivoque et ostentatoire des idéologies" islamistes. Parmi ces tenues figure le voile, que le RN considère comme un "uniforme islamiste".
A la fin de la campagne présidentielle, Marine Le Pen avait toutefois mis de l'eau dans son vin, admettant que le voile posait des "problèmes complexes" et qu'elle n'était "pas obtuse", promettant que sa mesure controversée serait débattue à l'Assemblée nationale.
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Une position sur le pouvoir d'achat
Marine Le Pen n'a par ailleurs pas voulu dire si elle voterait en faveur du projet de loi du gouvernement sur le pouvoir d'achat, qu'elle veut d'abord "amender". "Je vais l'amender parce que la méthode du gouvernement de chèques est une mauvaise méthode. La bonne méthode c'est de baisser les dépenses contraintes", "sinon on contribue à nourrir l'inflation", a estimé Marine Le Pen, qui défend la baisse de la TVA sur le gaz, l'électricité et les carburants, et sa suppression pour une centaine de produits de première nécessité.
Mais la responsable du RN entend bien participer à la commission transpartisane sur les institutions pour y défendre la proportionnelle, devenue à ses yeux "urgente" en raison de la "tripolarisation" du paysage politique.